Ce 26 novembre, le Parlement européen a épaulé avec force une résolution concernant l’enseignement destiné aux enfants qui se trouvent en situation d’urgence ou dans des crises prolongées.

En effet, l’ONU estime qu’un milliard d’enfants vivent dans des régions touchées par des conflits et que 175 millions sont susceptibles d’être affectés chaque année par des catastrophes naturelles. La résolution pointe que l’enseignement constitue un droit fondamental de chaque enfant. Les enfants et adolescents non scolarisés courent plus de risques de se marier précocement, d’avoir des enfants précocement, d’être recrutés dans des groupes armés, ou d'être victimes de traite d’êtres humains et d’exploitation au travail. L’enseignement universel de grande qualité constitue un catalyseur du développement. C’est aussi un outil puissant pour surmonter les traumatismes, acquérir les compétences nécessaires à la reconstruction et la réintégration des sociétés et réduire le potentiel de radicalisation.

Linda McAvan, présidente de la commission Développement du Parlement européen, a indiqué ce qui suit :

« L’UE et les États membres doivent inclure systématiquement l’enseignement et la protection des enfants dans les cycles de réponse aux urgences. Suite à la création de différents Fonds d’affectation spéciale de l’UE, nous devons faire en sorte que ceux-ci soient efficaces et fassent mieux le lien entre aides humanitaire et aides au développement. Ces Fonds doivent garder à l’esprit le rôle crucial de l'enseignement et considérer celui-ci comme une priorité lors de l’affectation des ressources. »

Enrique Guerrero Salom, eurodéputé S&D et rapporteur permanent du Parlement européen pour l’aide humanitaire, a indiqué ceci :

« Le coût à long terme de l’absence d’instruction pour des millions d’enfants et de jeunes est bien plus élevé que les montants requis pour la leur assurer. Cette résolution va dans le sens de la campagne menée par le Groupe S&D, qui vise deux objectifs : l’inclusion au budget 2016 de l'UE de 26 millions d'euros supplémentaires, à allouer aux projets qui assurent un accès à l'enseignement aux enfants victimes de crises humanitaires, d’une part, et l’assurance qu'au moins 4 pour cent des dépenses d’aide humanitaire de l’UE soient réservés à l’enseignement à l’horizon 2019, de l’autre. »

« Nous ne pouvons laisser se perdre les talents de toute une génération. L’accès à l’enseignement dans des situations d’urgence et de crise est une demande légitime. Dans cet esprit, nous avons envoyé un signal fort au premier sommet humanitaire mondial de l’histoire, prévu en mai 2016 à Istanbul : encouragez les donateurs internationaux à s’engager eux aussi à réserver 4 pour cent de l’aide humanitaire à l’enseignement. »

Silvia Costa, eurodéputée S&D et présidente de la commission Culture et éducation du Parlement européen, a ajouté ce qui suit :

« Malgré les améliorations réalisées grâce aux Objectifs de développement du millénaire, les progrès réalisés, ces quinze dernières années, sur le plan de l’enseignement ont été lents ou inexistants dans les pays touchés par des conflits et dans les États faibles. Il faut donc consentir plus d’efforts. Il faut aussi œuvrer plus résolument pour garantir la qualité de l’enseignement dans le cadre des systèmes de réception des enfants réfugiés, tant au sein des États membres que dans les pays en situation d’urgence ou de crise prolongée. Par ailleurs, nous rappelons la proposition d’établir des ‘corridors de l'enseignement', qui permettent à des étudiants de pays en situation de conflit d’être acceptés au sein des universités européennes. »

Note aux rédacteurs

Le Groupe S&D demande que 4 % du budget mondial dévolu à l’aide humanitaire soit affecté à l’enseignement. Pour en savoir plus sur notre campagne EDUCA, lire ici.