Ce 27 mai, les eurodéputés S&D ont confirmé qu’ils étaient prêts à conclure un accord sur la réforme du secteur bancaire, afin de mettre un terme aux banques de l’Union européenne dites « trop grosses pour sombrer ».

Le jour précédent, les membres S&D de la commission Affaires économiques et monétaires (ECON) ont conduit une majorité qui a rejeté toutes les tentatives des groupes politiques de droite – conservateurs et libéraux – à affaiblir la proposition originale de la Commission européenne concernant le cloisonnement des fonctions bancaires, conçu pour préserver les activités bancaires traditionnelles contre les opérations à risque.

Elisa Ferreira, eurodéputée et porte-parole du Groupe S&D pour les affaires économiques et monétaires, a déclaré ce qui suit :

« Conservateurs et libéraux pensaient qu’ils pourrait réaliser un accord sur une coquille vide. Or, si la commission ECON a acquis une solide réputation et joué un rôle constructif dans l’élaboration d’un règlement commun, le mécanisme unique de surveillance, ainsi que d’une directive établissant un cadre pour le redressement et la résolution des défaillances d'établissements de crédit et d'entreprises d'investissement, c’est parce qu’elle a toujours mis en place des majorités importantes, ambitieuses et crédibles pour adopter ces résolutions. La tentative du PPE d’imposer une majorité étroite a abouti à une défaite. Dans ces conditions, il est urgent que la commission ECON retrouve ses méthodes de travail avérées. Le Groupe S&D continuera à œuvrer en faveur de la réalisation d’un compromis, mais pas à tout prix. »

Jakob Von Weizsäcker, négociateur du Groupe S&D, a ajouté ceci :

« Les lobbyistes bancaires avaient bon espoir que leur tentative hâtive d’affaiblir la proposition avancée par l’ancien commissaire Michel Barnier, concernant le cloisonnement des activités bancaires, serait adoptée en commission Affaires économiques et monétaires. Ces propositions permettaient aux banques trop grosses pour sombrer de continuer à jouer avec les garanties implicites des contribuables. »

« Étant donné que ces banques trop grosses pour sombrer continuent à poser un risque grave aux contribuables, nous demandons l’inversion de la charge de la preuve contre les banques aux modèles économiques les plus extrêmes. À l’avenir, elles seront obligées de démontrer aux superviseurs bancaires, au-delà de tout doute raisonnable, qu’elles ne constituent aucun risque systémique. »

« Les banques qui ne réussissent pas cet examen seront scindées, ou bien les exigences de fonds propres les concernant seront substantiellement accrues. Nous espérons qu’en temps voulu les conservateurs et libéraux soutiendront cette approche, fondée sur la proposition originale de Michel Barnier. »