Les États membres doivent immédiatement cesser de renvoyer des demandeurs d'asile vers la Grèce dans le cadre du système de Dublin. Cette mesure figurait parmi les demandes urgentes formulées par le Groupe S&D lors du débat en plénière du Parlement européen, ce 15 novembre. Il s’agit d’empêcher un désastre humanitaire de se produire cet hiver sur les îles grecques.

 

Elena Valenciano, eurodéputée et viceprésidente du Groupe S&D responsable des droits humains, a déclaré ceci :

« L’année passée, des dizaines de demandeurs d'asile sont morts de froid en Europe. En effet, des milliers de personnes, enfants compris, sont restées tout l’hiver dans des tentes et des dortoirs non chauffés. Nous avions un an pour rectifier la situation, mais d’innombrables personnes sont toujours sans protection adéquate pour les prochains mois. En date du 14 novembre, plus de 12 000 personnes se trouvaient encore dans les points d'accueil des îles grecques, soit plus du double de la capacité de ceux-ci. Parmi elles des enfants, des femmes enceintes, des personnes handicapées et d’autres personnes vulnérables. Elles continuent à dormir dans des tentes légères conçues pour l'été, sur de fines carpettes ou à même le sol. Dans ces conditions, le Conseil et la Commission doivent collaborer d’urgence avec les autorités grecques pour faire en sorte que tous les demandeurs d’asile soient protégés pendant les mois d’hiver. Si nous n’intervenons pas, des gens mourront. C’est aussi simple que ça. »

 

Tanja Fajon, eurodéputée et viceprésidente du Groupe S&D responsable de la migration, a ajouté ce qui suit :

« L’hiver arrive, et la protection des vies humaines doit être notre première priorité. Parallèlement, nous devons prendre des mesures pour relâcher la pression sur le système grec d’accueil des demandeurs d’asile. Dans cet esprit, les États membres doivent immédiatement cesser de renvoyer des demandeurs d'asile vers la Grèce dans le cadre du mécanisme de Dublin. Il faut prendre des mesures pour amener les migrants vers la Grèce continentale, afin de réduire la surpopulation des îles et garantir la disponibilité de meilleures installations. Parallèlement, nous demandons la levée des restrictions géographiques de l’accord UE-Turquie, qui laissent des milliers de personnes dans les limbes, sans espoir d’un avenir meilleur. »

« Par ailleurs, un grand nombre des problèmes rencontrés aujourd’hui n’existeraient pas si l’Union disposait d’une vraie politique d'asile européenne. Dans cette optique, le Parlement européen adoptait officiellement, cette semaine, une réforme radicale du système actuel. Celle-ci supprime le principe qui place le demandeur d’asile sous la responsabilité du premier pays d’arrivée dans l’UE. En effet, ce principe produisait une énorme pression sur les pays frontaliers de l’UE, et il a engendré les conséquences tragiques de cet hiver. À présent, nous mettrons la pression sur les États membres pour qu’ils abandonnent enfin ce système déficient et le remplacent par une approche de partage équitable et transparente entre États membres de la responsabilité des réfugiés. »