Le trafic des espèces sauvages est devenu une affaire de gros sous, avec un chiffre d’affaires annuel estimé à 20 milliards d’euros. C’est une des formes majeures du crime organisé, et l’UE en est un des principaux marchés. Voilà pourquoi, ce 24 novembre, les Socialistes & Démocrates ont voté en faveur d’une interdiction européenne immédiate du commerce d’ivoire et de corne de rhinocéros, et de l’application de sanctions appropriées aux contrevenants. Les S&D ont également voté pour l’interdiction de l’importation d’espèces sauvages récoltées ou achetées illégalement dans des pays tiers. En effet, à l’heure actuelle des espèces capturées en violation des législations nationales de pays tiers peuvent être commercialisées impunément au sein de l’UE.

Le Parlement européen a donc adopté, ce 24 novembre, un plan d’action européen contre le trafic des espèces sauvages. Il s’agit de contrer cette menace qui pèse de plus en plus sur la biodiversité ; il s’agit même de renforcer la sécurité nationale de certains pays d’origine.

En effet, des rapports signalent un pic sans précédent de ces trafics. Plus de 23 tonnes d’ivoire ont été saisies en 2011, qui représenteraient 2 500 éléphants. Et le braconnage de rhinocéros en Afrique du Sud serait passé de 13 têtes en 2007 à 1 004 en 2013.

Susanne Melior, eurodéputée et porteparole S&D pour le trafic des espèces sauvages, a déclaré ce qui suit : 

« Nous devons prendre des mesures immédiates pour mieux protéger les espèces animales et végétales menacées. En effet, de grandes bandes organisées ont transformé le trafic d’ivoire et de cornes de rhinos en un des commerces illégaux les plus lucratifs du monde. En conséquence, il faut mettre fin au commerce d’ivoire au sein de l’UE et d’autres pays. Le grand recensement des éléphants en Afrique a montré le degré d’urgence de cette interdiction. En effet, chaque année le braconnage réduit de 8 % la population de ces pachydermes. Si cela continue, dans quelques décennies il ne restera plus aucun éléphant sauvage. »

Miriam Dalli, eurodéputée et porteparole S&D pour l’environnement, a ajouté ceci : 

« On constate une hausse de la demande mondiale d’espèces sauvages et des produits dérivés. L'UE constitue une plaque tournante et un point de transit essentiels de ces trafics. Dans ces conditions, il faut prendre d’urgence une série de mesures fermes, qui permettent à l’UE de combattre le trafic illégal de produits provenant des espèces sauvages. Il est donc crucial de mettre en œuvre le plan d’action de l’UE contre le trafic des espèces sauvages, et de réagir promptement. »

« Or, pour être efficace cette mise en œuvre nécessite les ressources financières et humaines appropriées. À présent, il appartient aux États membres de faire la preuve de leur engagement politique à l’échelon le plus élevé. Ils doivent adopter ce plan d'action pour éviter de nous retrouver dans une situation où de nouvelles espèces victimes de ces trafics illégaux seraient menacées d'extinction. »