La présidence tournante autrichienne du Conseil européen organisait ce 12 novembre une réunion informelle avec Claude Moraes, eurodéputé S&D et président de la commission des libertés publiques, de la justice et des affaires intérieures du Parlement européen. Celui-ci a exposé les raisons qui ont poussé le PE à déclencher l’article 7 contre le gouvernement hongrois et qui avaient été transmis aux États membres.

Si la réunion en elle-même était positive, des ténors du Groupe S&D continuent à s’inquiéter profondément au sujet de l’absence totale de prise de mesures significatives par la présidence autrichienne à l’encontre de gouvernement hongrois. Celui-ci mène en effet des attaques cohérentes et persistantes contre les principes de l’adhésion à l’UE.

 

Udo Bullmann, chef de file du Groupe S&D, a déclaré ceci :

« En septembre, le Parlement européen adoptait la motion historique de demande de lancement des procédures de l’article 7 à l’encontre d’un État membre. Ce texte était adopté à une majorité écrasante, couvrant tout le spectre politique. Le message était clair : le gouvernement de Victor Orbán ne peut plus faire fi des principes de l’appartenance à l’UE sans en subir les conséquences. Un message qui semble avoir été entendu partout en Europe – sauf par le gouvernement autrichien. Au contraire, Sebastian Kurz donne l’impression de se démener pour empêcher la prise de mesures effectives contre le gouvernement hongrois. »

« En effet, le gouvernement autrichien, titulaire de la présidence tournante du Conseil européen, a tenté de limiter les débats sur le sujet à des rencontres informelles. Lorsque la question était enfin inscrite à l’ordre du jour des ministres, ceux-ci ont refusé la présence des eurodéputés concernés et préféré une discussion à huis-clos. Cela est inacceptable et confirme les inquiétudes concernant les membres du PPE. »

 

Claude Moraes, eurodéputé et président de la commission des libertés publiques, de la justice et des affaires intérieures du Parlement européen, a ajouté ce qui suit :

« La décision de lancer les procédures de l’article 7 à l’encontre du gouvernement hongrois n’a pas été prise à la légère. Elle s'appuyait sur des preuves écrasantes de la manière dont le gouvernement de Victor Orbán a érodé, au cours des sept dernières années, les fondements de la démocratie et de l’État de droit en Hongrie. Ils ont attaqué l'indépendance des médias, forcé des universités à quitter le pays, tenté de diaboliser les immigrants et les minorités. »

« Or, l’UE doit être en mesure d’agir lorsqu’un État membre remet en cause ses fondements. Le Parlement européen a montré sa volonté et sa capacité à agir en ce sens. Cependant, la mise en œuvre est bloquée par les alliés d’Orbán au Conseil européen. Dans ce contexte, nous exhortons Sebastian Kurz à changer de cap, à assurer un échange ouvert et transparent avec les eurodéputés concernés à chaque fois que le sujet est débattu au Conseil. À terme, nous devons éviter la politisation des questions relatives à l’État de droit et mettre en place un mécanisme authentiquement indépendant de surveillance de la situation dans chaque État membre. »

Eurodéputés impliqués
Coordinateur
Allemagne