La commission Justice et Droits de l'homme du parlement polonais adoptait, ce 19 mars, une interdiction d’avortement en cas d’anomalie fœtale. Cette mesure renforcerait encore plus une législation anti-avortement déjà très restrictive.

 

Iratxe García Pérez, eurodéputée et porteparole du Groupe S&D pour les droits des femmes et l’égalité des sexes, a réagi comme suit :

« Le vote d’hier, favorable à l’interdiction d’avortement de fœtus incurables ou déformés, est une nouvelle attaque contre les droits génésiques des femmes et leur liberté de décision concernant leur corps. Or, aujourd’hui la Pologne compte beaucoup plus d’avortements illégaux que légaux. Au cas où cette nouvelle proposition deviendrait loi, elle signerait en pratique l’interdiction quasi-totale de l’avortement. En conséquence, plus de femmes encore seraient poussées vers les avortements clandestins, au péril de leur vie. »

« Dans la perspective de la manifestation de protestation de ce vendredi, les Socialistes & Démocrates adressent un message très clair aux femmes polonaises : nous sommes à vos côtés et solidaires avec vous contre cette nouvelle offensive de la droite et des évêques catholiques polonais pour réduire drastiquement l’accès à l’avortement. Nous poursuivrons notre lutte pour les droits fondamentaux. Dans cet esprit, nous appelons le parlement polonais à rejeter l’ensemble de ces propositions, qui ne font que nuire à la santé et aux choix des femmes. »

 

Note aux rédacteurs :  

À l’heure actuelle, les femmes polonaises ne peuvent obtenir un avortement que dans trois circonstances : une grossesse provoquée par un viol ou inceste, la grossesse met en danger la vie de la mère, la présence d'une anomalie fœtale. La nouvelle loi anti-avortement supprimerait la troisième exception. En pratique, cela reviendrait à une interdiction quasi-totale de l’avortement. En effet, en 2016 1 044 interventions légales sur 1 100 étaient motivées par une anomalie fœtale.

Eurodéputés impliqués
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Espagne