Les eurodéputés S&D ont appelé, ce 9 janvier, l’UE et le nouveau gouvernement grec à négocier « un plan de réforme et de reconstruction pour la Grèce, en remplacement du programme de sauvetage actuel conçu par la troïka».

Dans un document politique adopté à Strasbourg, les Socialistes & Démocrates indiquent que ce plan doit être commun, répondre vraiment aux préoccupations du peuple grec, tout en restant acceptable pour les autres gouvernements et institutions de l'UE et pour les populations auxquelles ceux-ci doivent rendre des comptes.

« En conséquence, le plan doit être négocié entre le gouvernement grec, la Commission et le Conseil européens, sous supervision du Parlement européen », concluent les S&D.

Gianni Pittella, président du Groupe S&D, a déclaré ce qui suit :

« Nous demandons que les institutions de l’UE et non la troïka négocient un plan global avec le gouvernement grec. »

« L’Europe doit assurer à Athènes une souplesse budgétaire suffisante, qui lui permette de mettre en œuvre des réformes progressistes, de ranimer l’économie et d’aborder la réduction du chômage, de la pauvreté et des profondes inégalités sociales qui pèsent sur la population. »

« Il est clair que le gouvernement Tsipras doit jouer un rôle constructif dans ce débat inévitable – ou bien aller à la catastrophe. Nous sommes conscients qu’il est impossible de porter de nouveaux coups durs à un pays exsangue. Toutefois, ce que nous pouvons faire, c’est demander à la Grèce de prendre des engagements fermes et sans compromissions, le cas échéant, concernant le secteur public, la politique fiscale et la lutte contre la corruption. »

Maria João Rodrigues, eurodéputée et vice-présidente S&D pour les affaires économiques et sociales, a ajouté ceci :

« Le problème de la Grèce est aussi le problème de l’Europe. Il faut donner à la Grèce plus de temps pour rembourser sa dette, pour qu’il lui reste plus d’argent dans les caisses, afin de soutenir le nouveau programme de réformes progressistes et d’investissement. »

« En effet, l’ampleur de la dette grecque – plus de 170 % du PIB – résulte en partie des programmes boiteux imposés par la troïka et fondés sur l’austérité, la réduction massive des coûts et des prévisions économiques erronées. Dans ces conditions, il serait cruel de demander à la Grèce d’avoir un excédent élevé au cours des prochaines décennies, juste pour maintenir le schéma de remboursement actuel. L’UE doit alléger le poids de la dette en baissant les taux d’intérêt et en allongeant le temps de remboursement, afin de permettre au pays d’investir dans la mise en place d’une économie saine. »

« En échange, le gouvernement grec doit pleinement s’engager à mettre en œuvre des réformes progressistes ambitieuses. Celles-ci doivent viser la modernisation de l’administration publique, l’amélioration de la collecte fiscale, l’intensification de la lutte contre l’évasion fiscale et la corruption, l’investissement dans l’enseignement et la construction d’un système d’aide sociale et d’un système de santé effectifs. »

« La manière dont la crise grecque sera traitée nous en dira long sur la capacité de la zone euro à s’attaquer à ses problèmes économiques et sociaux. Après des années de souffrance, la Grèce et l’union monétaire et économique toute entière ont besoin d’une autre politique économique, fondée sur la croissance, l’investissement et la cohésion sociale. La zone euro a besoin d’instruments communs plus puissants et d'une solidarité accrue, faute de quoi elle sera confrontée à des problèmes politiques et financiers encore plus graves que ceux qu’elle a connus. »

Le document complet est disponible ci-dessous.