Ce 4 avril, le Parlement européen a adopté un rapport qui demande l’exploitation durable de l’huile de palme, utilisée à grande échelle dans les denrées alimentaires, les produits de beauté et les biocarburants. Ces 20 dernières années, la culture non durable de l’huile de palme a entraîné la déforestation massive d’un des écosystèmes les plus précieux du monde, aggravé le changement climatique et détruit les habitats naturels de nombreuses espèces, menacées de ce fait d’extinction, comme les orangs-outans. Le tout moyennant l’exploitation des travailleurs des plantations, y compris des enfants.

Dans ce contexte, les Socialistes & Démocrates ont œuvré en faveur du renforcement des mesures environnementales de l’UE. Il s’agissait d’éviter la déforestation consécutive à l’exploitation de l’huile de palme, et de n’accepter que des huiles provenant de sources durables. Il s’agissait aussi d’éliminer progressivement les huiles végétales pour biocarburants qui engendrent la déforestation, de préférence à l’horizon 2020. Ces produits doivent être certifiés selon un système obligatoire unique, en remplacement des nombreuses étiquettes actuelles, qui induisent la confusion. Il s’agit de garantir l’origine à la fois durable et socialement responsable des huiles de palme en question.

Paul Brannen, eurodéputé et porteparole S&D pour l’huile de palme, a déclaré ceci :

« Le vote d’aujourd’hui envoie un message fort : en tant que troisième consommateur mondial d’huile de palme, l’UE doit veiller au mode de production de celle-ci. En effet, une proportion significative d’huile de palme illégale finit sur les marchés de l’UE. Dans ces conditions, nous ne pouvons fermer les yeux sur la pression exercée par notre demande en huile de palme sur le bien-être des populations et écosystèmes locaux. En effet, la déforestation menace d’aggraver le changement climatique, au détriment tant des humains que des animaux. »

« En conséquence, nous appelons la Commission européenne à faire en sorte que seules les huiles de palme durables soient commercialisées dans l’Union européenne, et que la présence d’huile de palme soit indiquée sur l’étiquette de tous les produits concernés. Il s’agit de permettre aux consommateurs de l’UE de choisir en toute connaissance de cause. »

Miriam Dalli, eurodéputée et porteparole du Groupe S&D pour l’environnement, a ajouté ceci :

« Au cours des 20 dernières années, l'industrie de l'huile de palme a eu un effet dévastateur sur l’environnement : déforestation, dégradation des habitats, changement climatique, remplacement des forêts par des plantations pour huile de palme et bois de construction. Le business qui consiste à dépouiller les populations indigènes, envahir leurs terres et voler leurs ressources, est inacceptable. L’industrie de l’huile de palme ne peut pas continuer comme si de rien n’était. »

« Dans ces conditions, il nous incombe de soutenir la production durable d’huile de palme, et de proposer un étiquetage précis aux consommateurs de l’UE, pour leur permettre de choisir en connaissance de cause. En conséquence, notre Groupe s’est battu en faveur d’un système unique et obligatoire de certification, car le grand nombre de systèmes existants induit les consommateurs en confusion. Si nous prenons au sérieux la bataille contre la déforestation et le sauvetage des espèces menacées, nous ne pouvons accepter sur le marché européen que des huiles de palme provenant de sources durables. La protection des forêts doit devenir un nouveau mode d’entreprise, afin d’encourager les pratiques écologiquement durables et socialement responsables. »