Ce 22 mars, un groupe de citoyens qu’inquiète l’utilisation des perturbateurs endocriniens, s’est rendu au Parlement européen pour dialoguer avec des experts scientifiques et des politiciens. (Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques qui affectent les hormones humaines.) La discussion a mis en lumière l’étendue de notre exposition quotidienne aux perturbateurs endocriniens. En cause : les emballages alimentaires, les vêtements, les produits cosmétiques, les jouets d'enfant et les cultures ayant fait appel à certains pesticides.

 

Or, les Socialistes & Démocrates sont à la tête de la lutte contre ces substances dangereuses. Depuis 2013, ils demandent à la Commission européenne d’intervenir d’urgence et efficacement.

 

En effet, l’eurodéputée S&D suédoise Åsa Westlund rédigeait en 2013 une résolution parlementaire demandant à la Commission européenne de définir et interdire les perturbateurs endocriniens potentiellement nocifs. Toutefois, la Commission n’a pas respecté le délai d’élaboration des critères scientifiques. En conséquence, la Suède a saisi la Cour de justice européenne.

 

Depuis, l’Union européenne a approuvé un règlement qui définit les critères permettant de reconnaître les perturbateurs endocriniens utilisés dans les biocides. Celui-ci entrera en vigueur ce 7 juin. Une proposition de règlement concernant les critères relatifs aux pesticides doit être adoptée prochainement. Il reste cependant d’autres secteurs importants concernés. En conséquence, les S&D continuent à militer pour une législation urgente de protection de la santé des citoyens.

 

Ce 22 mars, un groupe de citoyens allemands déposait une pétition auprès du Parlement européen. Celle-ci demande l’interdiction, au sein de l’UE, de produits chimiques et autres substances nocives dans la production de jouets, comme les métaux lourds ou les émollients, ainsi que l’interdiction des plastifiants (phtalates) dans les objets à usage quotidien.

À l'instar du Danemark, qui a déjà instauré une telle interdiction, la pétition demande l’interdiction des phtalates pour protéger la santé publique. L’UE a déjà interdit leur utilisation dans les jouets et l’ensemble des produits destinés aux bébés, car ils sont une cause potentielle de stérilité masculine.

 

Virginie Rozière, eurodéputée et porteparole S&D à la commission des pétitions du PE, a déclaré ceci :

« Nous avons fait pression en faveur de l’organisation de cette audition, aujourd’hui au Parlement européen, parce qu’aux yeux de notre Groupe, la prévention de l’exposition humaine et environnementale aux perturbateurs endocriniens est une priorité ! En effet, nous voulions nous assurer que les profondes inquiétudes exprimées par les auteurs de la pétition seraient entendues et prises en considération. »

« Or, la Commission européenne a fait preuve d’une lenteur excessive dans l’adoption d’une définition des perturbateurs endocriniens. Au point de violer la loi, comme l’a déclaré la Cour de Justice. À présent et en vertu du principe de précaution, elle doit proposer une stratégie, à l’échelle de l’Europe, pour réduire la présence de ces substances. »

« En effet, nos citoyens et notre environnement doivent être la préoccupation première de la Commission, qui ne doit pas se cacher derrière des débats scientifiques pour retarder l'adoption d'une stratégie européenne réelle et efficace en la matière. »

 

Miriam Dalli, eurodéputée et porteparole S&D pour l’environnement et la santé, a ajouté ce qui suit :

« Nous attendons de la Commission européenne un déploiement d’initiatives relatives à la définition de critères de perturbation endocrinienne dans des matières et produits comme les jouets, les produits cosmétiques et les emballages alimentaires. À défaut, l’inaction à l’échelle européenne aboutira inévitablement à la prise d’initiatives individuelles par les États membres. Ce qui rendra la situation illisible à long terme pour tout le monde. En effet, les consommateurs ne sauront pas à quel niveau de protection s’attendre dans les différents États membres de l’UE, et les producteurs devront s’adapter à un éventail de normes divergentes. »

« Dans ces conditions, il est regrettable que la Commission n’ait pas donné d’informations sur la date de publication de la nouvelle stratégie, destinée à réduire au minimum l’exposition des citoyens de l’UE aux perturbateurs endocriniens. Car les citoyens ont besoin d’une stratégie et de plans précis, pour un meilleur avenir. »