Le chef de file des Socialistes & Démocrates au Parlement européen rencontrait, ce 8 octobre, le président de la chambre des députés italienne, Roberto Fico.

Dans la foulée, Udo Bullmann, président du Groupe S&D, déclarait ceci :

« J’ai eu un échange franc et ouvert avec le président de la chambre basse italienne, Roberto Fico. J’en ai profité pour exprimer nos graves inquiétudes au sujet de la dérive politique et économique du gouvernement italien. »

« J’ai indiqué que le gouvernement italien avait une lourde responsabilité par rapport à l’avenir de la prochaine génération. De plus et en tant qu’État membre fondateur, l’Italie a aussi une importante responsabilité par rapport à l’avenir du projet européen. »

« Or, sous la direction incontestée du vicepremier ministre Salvini, e gouvernement italien adopte un cap d’extrême droite. Salvini doit d’ailleurs rencontrer aujourd’hui Marine Le Pen, et il a rencontré récemment Victor Orbán. »

« Si le président Fico et moi sommes tous deux d’avis que l’Europe doit changer radicalement son approche économique afin de relancer le rêve européen, nous divergeons radicalement sur l’évaluation de la politique italienne actuelle. »

« En effet, j’ai exprimé nos graves préoccupations au sujet du cap économique adopté par le gouvernement italien. Non seulement parce que celui-ci ne se préoccupe nullement du déficit public ni de la solidité du système financier du pays, mais surtout parce qu'il n’agit pas contre la pauvreté et les inégalités, réduit les impôts des plus riches, fait endosser aux familles le fardeau de la dette et n’investit pas dans l’éducation, l’emploi ou les infrastructures. »

« Or, nous pensons que le modèle européen doit changer au profit des plus pauvres et du plus grand nombre. Dans cette optique, nous avons toujours combattu les choix austéritaires aveugles, qui font reposer sur les mauvaises épaules, celles des plus pauvres, le fardeau de la modernisation. »

« J’ai exprimé aussi nos profondes inquiétudes concernant les options prises récemment en matière de politique migratoire et d’asile. J’ai pointé, en particulier, le décret Salvini, l’approche inhumaine et inefficace de celui-ci, conçue pour détruire le système d'intégration et abandonner les municipalités face au défi de l’inclusion et ses incidences sociales. »

« Nous sommes premiers de cordée dans la lutte pour une approche authentiquement européenne des migrations et de l'asile, et pour la solidarité totale avec l’Italie et les autres États frontaliers de l’UE. Cependant, nous n’accepterons jamais une situation où le droit de demander l’asile est remis en question par un État membre, où les ports sont fermés, où toute forme de recherche et de sauvetage de personnes en danger de mort est rendue impossible, et où ni les missions de l’UE, ni les ONG, ni la marine italienne ne peuvent accomplir leurs devoirs humanitaires. »

« Enfin, j’ai exprimé mes inquiétudes concernant la dérive extrémiste et droitière du gouvernement italien. En effet, l’histoire européenne nous enseigne que lorsque les modérés ouvrent la porte aux extrémistes de droite, les premiers finissent toujours isolés et sur la touche. Dans ce contexte, en tant que membre fondateur clé il faut que l’Italie épouse pleinement le projet européen, s'engage dans la modification radicale de celui-ci, mais pour le meilleur et non pour le pire. »

 

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