Ce 17 mai, les eurodéputés S&D rejetteront une liste de pays hors UE qui posent un risque élevé de blanchiment, proposée par la Commission européenne. Ils exhortent celle-ci à revoir sa copie et à élaborer sa liste à elle.

Le droit de l’UE prévoit que les personnes ou entités légales de pays figurant sur la liste en question subiront des contrôles plus stricts lorsqu’elles feront des affaires avec l’UE. Il s’agit de garantir notre stabilité financière et notre sécurité générale.

  

Ana Gomes, eurodéputée et porteparole du Groupe S&D en commission Libertés civiles, Justice et Affaires intérieures, a déclaré ceci :

« Il ne fait aucun doute que la Commission Juncker est plus proactive [que ses prédécesseurs] dans la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme (LBC/FT). Toutefois, nous ne pouvons accepter que pour élaborer une liste des juridictions présentant des déficiences stratégiques en la matière, elle s’appuie purement sur un organe international, le Groupe d’action financière (GAFI). »

« En effet, la liste du GAFI ne répond pas à nos critères de lutte contre le blanchiment, la corruption et le terrorisme. Comment expliquer à nos citoyens que le Panama, par exemple, impliqué dans le scandale des Panama Papers, ne figure pas sur cette liste ? »

« La Commission doit définir ses critères à elle, au lieu de se contenter de copier la liste du GAFI. »

 

Peter Simon, eurodéputé et porteparole du Groupe S&D en la matière au sein de la commission Affaires économiques et monétaires, a ajouté ceci :

« C’est la deuxième fois que nous rejetons formellement la liste proposée par la Commission pour les pays qui présentent un risque élevé de blanchiment. »

« Il est clair, à présent, que cette procédure est totalement inefficace. En effet, il est impossible de prendre au sérieux la liste proposée par la Commission. Dans ces conditions, nous commençons à avoir des doutes sur la volonté de la commissaire Jourova de trouver une solution. En conséquence, nous exhortons la Commission à présenter une feuille de route qui contribue à mettre en place un processus autonome d’évaluation. »

« En effet, si nous voulons sérieusement nous attaquer au blanchiment et assécher la source de financement du terrorisme, nous avons besoin d’une meilleure liste. »

Voici les pays qui figurent sur la liste la plus récente, proposée en mars par la Commission : Afghanistan, Bosnie-et-Herzégovine, République populaire démocratique de Corée, Éthiopie, Iran, Irak, Laos, Syrie, Ouganda, Vanuatu, Yémen.