Lors du débat prévu en fin de journée du 18 janvier à Strasbourg, les eurodéputés S&D demanderont aux ministres des Finances des 10 États membres de l’UE qui participent à la taxe sur les transactions financières (TTF) de réaliser un accord en la matière. En effet, cet accord constituerait une percée qui ouvrirait la voie aux discussions concernant la TTF au sein de forums plus larges comme l’OCDE et le G20.

Udo Bullmann, eurodéputé et viceprésident du Groupe S&D, a déclaré ceci :

« Nous autres membres du Groupe des Socialistes & Démocrates renouvelons notre appel aux 10 pays participants de continuer à œuvrer en faveur d’une TTF forte et ambitieuse, fondée sur l’accord d’octobre 2016. »

« En effet, le commissaire S&D Pierre Moscovici avait pu faciliter une avancée en octobre dernier, en dépit de rumeurs persistantes que les États membres s’abstiendraient d’instaurer une TTF afin d’attirer les sociétés de la City de Londres dans la foulée du Brexit. Depuis, toutefois, des rumeurs indiquent que plusieurs ministres des Finances auraient durci leur position et œuvreraient de nouveau contre l’instauration d'une TTF. À nos yeux de Socialistes & Démocrates, cela équivaudrait à un acte scandaleux de sabotage politique. Cela avait provoqué l’annulation d’une réunion politique prévue début décembre en vue de la signature de l’accord. »

« Or, l’instauration d’une taxe sur les transactions financières est autant une question de justice que de rationalité économique. Pourquoi, après des années de crise économique et sociale causées par l’effondrement financier, continuerait-on à s’abstenir de tenter de mater la spéculation nuisible et d’obtenir un revenu fiscal supplémentaire estimé à 35 milliards d’euros, susceptible de financer des investissements indispensables ? La nécessité de la TTF est une évidence – et je ne comprends pas pourquoi les États membres ne s’en rendent pas compte ! »

Pervenche Berès, eurodéputée et porteparole du Groupe S&D pour les affaires économiques et monétaires, a ajouté ceci :

« En 2011, une large majorité (78 %) d’eurodéputés de tout le spectre politique européen adoptait le rapport Podimata, qui demandait l’instauration d’une TTF au sein de l’UE. Dans un contexte où la crédibilité et l’efficacité des politiques de l’UE sont constamment remises en question, la défense et l’explication de cette position face à l’actuelle impasse au sein du Conseil est une question d’intégrité politique. »

« De plus, les expériences nationales de la France et de l’Italie, par exemple, montrent à quel point cette taxe est positive. En effet, une TTF de l’UE contribuerait à réduire l’instabilité des marchés, à éviter la fragmentation du marché unique et à assurer la contribution équitable du secteur financier aux finances publiques. »

« Par ailleurs, il est faux d’argumenter que la taxe sur les transactions financières ne devrait être instaurée que par un accord dans le cadre du G20. Car si l’Union européenne ne montre pas l’exemple en la matière, personne ne le fera. Dans ce contexte, le Groupe S&D appelle l’ensemble des groupes politiques représentés au Parlement européen de se joindre à son appel, pour progresser en matière de TTF et de responsabilisation du secteur financier. »

Eurodéputés impliqués
Coordinateur
Allemagne