D’après la lettre d’information allemande de Politico, ‘Guten Morgen Europa', le chef de file du PPE Manfred Weber, en visite à Athènes, y fantasmerait sur l’évincement de l’actuel gouvernement de gauche au pouvoir en Grèce. D’après cette source, Weber aurait déclaré que les mesures d’allègement de la dette convenues en principe au sein de l’Eurogroupe, la semaine passée, ne pourraient être appliquées que moyennant le remplacement du gouvernement actuel dirigé par Alexis Tsipras.
Udo Bullmann, eurodéputé et viceprésident du Groupe S&D responsable des affaires économiques et monétaires, a déclaré ceci :
« Si la citation est correcte, les remarques de Weber trahissent le plan ourdi depuis longtemps par lui et Wolfgang Schäuble, ministre des Finances allemand : œuvrer en faveur d’un changement de régime en Grèce. Plutôt que d’appliquer à la situation grecque des principes économiques et budgétaires raisonnables, Weber et Schäuble semblent plus occupés à aider leurs coreligionnaires du PPE, le parti Nea Demokratia, à fomenter une crise gouvernementale pour provoquer la chute de l’actuelle coalition. »
« L’explication de Weber, selon laquelle le gouvernement Syriza dirigé par Alexis Tsipras ne serait pas assez fiable pour que l'Eurogroupe tienne ses engagements, est ridicule. En effet, l’actuel ministre des Finances grec Tsakalotos s’est avéré, et de loin, le partenaire de l’Eurogroupe le plus efficace, compétent et transparent. Toutefois, Weber et Schäuble semblent vouloir à tout prix des gouvernements conservateurs inefficaces à la barre des pays de la zone euro. Leur soutien sans faille à Mariano Rajoy, le premier ministre espagnol qui n’a jamais réussi à tenir ses objectifs budgétaires lors de la crise espagnole, témoigne de cette volonté. »
« Par conséquent, si les informations rapportées par Politico sont exactes, on ne peut que qualifier de révoltante et scandaleuse la position de Weber sur la Grèce. En effet, la zone euro doit collaborer dans un esprit constructif, pour réaliser une relance économique durable. Dans la situation actuelle, personne ne peut se permettre des intrigues politiques et des dogmes idéologiques. »
