Les Socialistes & Démocrates au Parlement européen ont réagi au discours prononcé, ce 26 janvier, par le président étatsunien Trump au Forum économique mondial de Davos. Ils ont réitéré leur attachement à un ordre mondial multilatéral, ainsi qu’à un système de commerce international libre, ouvert et équitable.


Elena Valenciano, eurodéputée et viceprésidente S&D responsable du commerce international, a déclaré ceci :

« À travers son pitch commercial d’autosatisfaction au sujet de l’économie des USA, le président Trump était clairement à la pêche aux investisseurs. Or, si les emplois et les industries américaines lui tiennent vraiment à cœur, son administration devrait s’abstenir de toute allusion à des guerres commerciales et au protectionnisme. En effet, non seulement cette attitude fait fuir les investisseurs potentiels et les partenaires commerciaux, elle engendre aussi des risques pour l’économie mondiale. Car une escalade de ripostes tarifaires entre les USA et l’Europe aurait des conséquences terribles pour les économies des deux rives de l’Atlantique. »

« Il est indéniable qu’il faut lutter contre les pratiques commerciales déloyales. Cependant, seul un système multilatéral peut garantir l’équité, la liberté et l’ouverture des relations commerciales. Dans cette optique, le fait que les États-Unis bloquent la nomination de juges à l’OMC nous inquiète gravement. En effet, le règlement des différends par l’OMC profite à tout le monde. Et les réformes ne fonctionneront que si nous les entreprenons ensemble, en collaborant. »

« Car le protectionnisme et le nationalisme sont des fantômes du passé. Ils ne constituent pas la réponse aux défis intrinsèquement multilatéraux de ce 21e siècle mondialisé. Aucun État-nation, aussi grand et puissant soit-il, ne peut réussir en solitaire. La voie européenne est celle de l’avenir, parce qu’ensemble nous sommes plus forts. »

 

Alessia Mosca, eurodéputée et porteparole S&D pour le commerce, a ajouté ce qui suit :

« Le président Trump a annoncé son intention de protéger la propriété intellectuelle contre le vol, et l’économie US contre la concurrence déloyale provoquée par les subventions accordées par les États aux industries. L’Union européenne partage cette volonté de lutter contre les pratiques commerciales déloyales. Toutefois, notre position diffère radicalement de celle de l’administration US. En effet, si Trump est partisan du protectionnisme, l’UE est partisane de la protection contre la concurrence déloyale. Si l’approche de l’UE consiste à combattre l’injustice, l’approche de Trump crée des injustices. Le protectionnisme cherche à fermer la porte au dialogue, aux relations, à la collaboration – en un moment historique où toutes ces pratiques sont plus nécessaires que jamais. »

« Dans ces conditions, l’Union européenne a le devoir de combler le vide laissé par le retrait des États-Unis. Nous devons être à la fois les protagonistes et les interprètes d’une politique commerciale fondée sur la réciprocité, sur le partage de normes élevées, sur la protection des consommateurs et sur le dialogue avec l’ensemble des partenaires. Notre position sur le commerce et la mondialisation est claire : nous sommes favorables à l’ouverture, dans l’intention de réglementer celle-ci et de veiller à ce que personne ne reste sur la touche, et surtout pas les plus faibles. »