L’Allemagne assumera la présidence tournante du Conseil de l’UE à partir de ce 1er juillet 2020. Dans cette perspective, les chefs des groupes politiques du Parlement européen tenaient deux vidéoconférences, ce 27 mai, avec des hauts représentants de ce pays. À 11h00, ils s’entretenaient avec la chancelière Angela Merkel, le ministre des Finances Olaf Scholz, le ministre des Affaires étrangères Heiko Maas et le directeur de la chancellerie, le Dr Helge Braun ; à 15h00, le président du Bundestag Wolfgang Schäuble, le président du Bundesrat (Conseil fédéral) Dietmar Woidke et les chefs des groupes politiques du Bundestag prenaient le relais.

Dans la perspective de ces rencontres, les Socialistes & Démocrates au Parlement européen ont indiqué leurs attentes de la prochaine présidence allemande du Conseil de l’UE.

Iratxe García, présidente du Groupe S&D, a déclaré ceci :

« L’Allemagne assume la présidence du Conseil de l’UE durant une période de turbulences. Nous attendons du gouvernement allemand qu’il place au cœur de son programme la lutte contre le COVID-19 et les conséquences socioéconomiques de celui-ci. En effet, notre Union est en manque d’un plan de relance ambitieux. Nos secteurs et régions les plus durement touchées ont besoin d’une bouée de sauvetage économique, nos travailleurs d’un filet de secours social, et l'Europe du courage requis pour bâtir un avenir commun. Nous avons aujourd’hui l’occasion unique de mettre le cap sur un avenir équitable, social et durable, en accordant le Fonds de relance à nos priorités politiques. Or, le Green Deal et le socle social constituent la vision d’avenir que l’UE s’est tracée. Le moment est venu de réaliser cette vision. »

« Nous saluons l’intention du gouvernement allemand de faire du respect de l’État de droit une de ses priorités.  En effet, Orbán et Kaczyński ont prétexté de la lutte contre le coronavirus pour pousser leurs agendas illibéraux et violer à nouveau les principes démocratiques. Mais la sape des valeurs européennes et la réception de fonds de l’UE ne peuvent pas être compatibles. »

« Par ailleurs, le COVID-19 a poussé nos systèmes de soins de santé dans leurs retranchements. Cela ne doit plus jamais se reproduire. La santé est un bien public. Nous devons assurer à chaque Européen la possibilité d’accéder à des services de santé de qualité, et nous devons sécuriser les chaînes logistiques et l’innovation médicale européennes. Nous attendons donc avec impatience les idées de la présidence allemande du Conseil sur l’Union de la Santé. »

« Dans un autre ordre d’idées, les conséquences de la pandémie de COVID-19 rendent encore plus urgente la tenue d’un débat sur l’avenir de l’Union européenne, avec les citoyens et toutes les parties prenantes de celle-ci. En conséquence, nous réitérons notre appel au Conseil de définir au plus tôt sa position, ambitieuse, par rapport à la Conférence sur la relance et l’avenir de l’Europe. »

« Le gouvernement de coalition allemand a récemment avancé des propositions relatives au Fonds de relance. Celles-ci portent clairement la marque de nos camarades progressistes et proeuropéens du SPD, et témoignent d’une volonté forte de bâtir un bel avenir pour l’Europe. Sur cette base, nous avons hâte d’aborder, dans un esprit constructif, les discussions et la coopération des prochains mois. L’Europe doit sortir plus forte et plus unie de cette crise. »

Jens Geier, eurodéputé S&D et président de la délégation du SPD allemand, a déclaré ceci :

« Les participants sociaux-démocrates du gouvernement fédéral veulent que la présidence allemande du Conseil de l’UE aide celle-ci à réaliser de vrais progrès. En effet, l’Europe doit devenir plus équitable, plus sociale et plus durable. »

« Le gouvernement allemand est appelé, à présent, à promouvoir auprès des États membres de l’UE sa proposition forte pour un Fonds de relance COVID-19. Contrairement aux idées de certains conservateurs, le Fonds de relance est l’outil approprié pour réaliser le Green Deal et favoriser les énergies renouvelables, l'économie de l’hydrogène et la numérisation. La présence des sociaux-démocrates au gouvernement de coalition a permis d’inclure dans cette proposition non seulement des prêts mais aussi des subventions pour les régions les plus durement touchées. Cela constitue un réel progrès. »

« Pour renforcer l’UE, la présidence allemande du Conseil de l’UE doit renforcer le budget de celle-ci. À cet effet, il faut laisser derrière nous les contributions budgétaires nationales et nous orienter vers des ressources propres à l'UE. De nombreuses bonnes propositions en la matière sont déjà sur la table, dont celles avancées par le Parlement européen, comme la taxe sur le plastique, la taxe sur le kérosène, et l'extension du système d’échange de quotas d’émission de l’UE aux transports aérien et maritime. La prochaine présidence peut aussi réaliser un progrès significatif pour l’Europe en instaurant la possibilité de couper l’accès aux fonds régionaux du prochain cadre financier pluriannuel pour les gouvernements en violation de l’État de droit. Pas de fonds de l’UE aux violeurs des droits fondamentaux ! »

« Par ailleurs, les travailleurs doivent être protégés au-delà des frontières, car ce sont eux qui assurent au quotidien le fonctionnement de l’Europe et de ses sociétés. Nous n’accepterons plus de délai pour notre proposition sociale-démocrate d’un régime européen de réassurance chômage. Il s’agit d’un Fonds de soutien aux systèmes d’indemnisation du chômage des pays de l’UE touchés par la crise. De même et par souci des travailleurs, la prochaine présidence doit pousser le Conseil à instaurer un cadre pour un salaire minimum européen. »

« Ce n’est qu’ensemble que nous bâtirons notre avenir. »

Eurodéputés impliqués
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Espagne
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Membre
Allemagne
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