Ce 24 juin, le Parlement européen s’est enfin rangé aux côtés des femmes. Il signale aux gouvernements qui mettent en péril les droits des femmes qu'il ne l’acceptera plus.

Les mouvements opposés à la liberté de choix et les mouvements anti-genre s’étaient massivement mobilisés. De plus, le PPE avait lancé des manœuvres de dernière minute. Malgré cela, la plénière a adopté la résolution progressiste qui reconnaît la santé et les droits génésiques et sexuels (DSG) comme des droits humains fondamentaux. Élaboré par l’eurodéputé S&D Fred Matić, ce texte demande l’accès universel et garanti aux DSG dans toute l’UE. Cela inclut une éducation sexuelle fiable, les traitements de fertilité, les contraceptifs modernes, ainsi que l’avortement sûr et légal. Le texte exhorte également la Commission européenne à nommer un envoyé spécial aux DSG, afin de protéger ceux-ci à l’échelle de l’UE.

Fred Matić, eurodéputé S&D et négociateur du Parlement européen pour la santé et les droits sexuels et génésiques, a déclaré ceci :

« C’était une journée historique ! Je suis fier que la majorité de cette assemblée déclare qu’au 21e siècle, il est impossible d’encore traiter les femmes comme des citoyennes de seconde zone. Il faut respecter leurs sentiments et leurs libertés, et il faut veiller à ce que toutes les femmes d’Europe aient accès aux soins de santé qu’elles méritent. »

« Contrairement à ce que prétend l’extrême droite, je ne prône pas l’avortement. Ce que mon rapport affirme, c’est le droit de chaque femme à choisir librement. Le nombre d’avortements dans les pays où il est légal est similaire à celui des pays où il est interdit. Mais les avortements clandestins mettent en danger la santé des femmes et ont souvent des conséquences fatales. Voilà pourquoi nous demandons la dépénalisation de l’avortement dans l’ensemble des États membres. »

« Cependant, il ne s’agit pas que de l’avortement. Nous demandons une éducation sexuelle appropriée pour l’ensemble des enfants de l’enseignement primaire et secondaire, un accès universel aux traitements de fertilité, particulièrement pour les femmes célibataires et les couples homosexuels féminins. »

« Les mouvements opposés à la liberté de choix et anti-genre n’ont épargné aucun effort pour empêcher l’adoption de mon rapport. Ils ont diffusé de fausses informations, lancé une pétition et ont même été jusqu’à envoyer des petits fœtus en plastique à de nombreux eurodéputés. Mais ils ne nous ont pas intimidés ! J’espère qu’eux aussi tomberont un beau jour du bord de leur terre plate. »

Maria Noichl, eurodéputée et porteparole S&D pour les droits des femmes et l’égalité des sexes, a ajouté ce qui suit :

« Je suis heureuse que ce rapport ait été adopté en dépit des nombreuses tentatives de blocage de dernière minute, non seulement par l’extrême droite mais aussi par le PPE. Cela fait près d’une décennie que nous attendons de la part du Parlement européen ce message clair et précis : les femmes et leurs droits sont au cœur de nos préoccupations. »

« Nous l’affirmons haut et fort : la santé et les droits sexuels et génésiques, comme l’accès à l’avortement, l’éducation sexuelle, la contraception, les traitements de fertilité, les services de santé durant la grossesse et la naissance et le traitement des maladies afférentes, doivent rester des droits dans toute l’UE. Ils ne peuvent être retirés par aucun État membre. Nous faisons confiance aux femmes pour prendre les décisions appropriées, et nous voulons leur faciliter ces décisions par l’information, l’éducation et le soutien. »

« Or, les négociations et le vote ont mis en évidence la raison de la nécessité urgente de ce rapport. L’opposition aux femmes s’est aggravée. Fake news et piètres excuses sont exploitées pour tenter de saper des années de progrès et renvoyer les femmes au foyer. Aujourd’hui, nous disons à tous les gouvernements et organisations de l’UE qui tentent de mettre en péril les droits des femmes : nous ne le permettrons pas. »

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