Ce 1er décembre, le Groupe S&D au Parlement européen demandait la démission du directeur général de Frontex. En effet, depuis des mois l’agence est accusée d’implication dans des pratiques illégales et des violations des droits fondamentaux.

Entendu ce 1er décembre en commission Libertés civiles, Justice et Affaires intérieures, (LIBE) du PE, le directeur Fabrice Leggeri n’a pas donné de réponses satisfaisantes aux questions relatives à l’implication de l’agence dans des refoulements aux frontières extérieures de l’UE, destinés à empêcher des demandeurs d’asile d’entrer dans l’UE.

Cette audition a poussé les eurodéputés S&D à conclure que la position de M. Leggeri à la tête de Frontex était intenable, particulièrement à la lumière du rôle important dévolu à cette agence dans le cadre du nouveau pacte sur la migration et l’asile.

Kati Piri, viceprésidente du Groupe S&D pour les questions migratoires, et participante à l’audit en tant que membre de LIBE, a déclaré ceci :

« Nous avons complètement perdu confiance dans le directeur général Fabrice Leggeri en raison de sa gestion de ces allégations. Il est temps pour lui de démissionner. En effet, après des mois de demandes d’explications par le Groupe S&D, le directeur Leggeri a enfin eu l’occasion de s’expliquer. Cependant, de trop nombreuses questions restent sans réponse au sujet de l’implication de Frontex dans des pratiques illégales. »

« Les refoulements constituent des violations du droit international, et chaque occurrence nécessite une enquête approfondie. Faisons-nous suffisamment confiance à Frontex pour conduire correctement des enquêtes sur les prétendus incidents ? Après l’audition de ce jour, la réponse est non. »

« Tant que Frontex fait l’objet de ces suspicions, la réputation de l’agence est gravement menacée et il faut absolument y remédier. À notre avis, le directeur Leggeri n’est pas la personne idoine pour réparer les dommages. »

Birgit Sippel, eurodéputée et coordinatrice S&D en commission LIBE, a ajouté ce qui suit :

 « Nous devons nous demander comment nous en sommes arrivés au point où nous devons apprendre par des journalistes et des lanceurs d’alerte de Frontex que des violations des droits humains et des droits fondamentaux ont lieu à nos frontières. C’est à la fois inacceptable et profondément dérangeant, en particulier si l’on tient compte de l’importance accrue que le nouveau pacte sur la migration et l’asile attribue à Frontex. »

« La série de refoulements et de tentatives d’étouffement dont est accusée Frontex montre que l’UE a besoin d’un mécanisme solide et indépendant de surveillance, habilité à enquêter sur toutes les violations réelles et prétendues des droits humains, droits fondamentaux et législations internationales commises aux frontières européennes. »

« Dans le cadre de son mandat de 2019, Frontex avait l’obligation de recruter, avant le 5 décembre 2020, au moins 40 surveillants des droits fondamentaux. À présent, il est clair que Frontex n’est nulle part dans la réalisation de cet objectif, et que l’agence n’a donc pas rempli son nouveau mandat. Le retard dans l’accomplissement d’une tâche si importante ne peut pas juste être imputé à des obstacles administratifs, même s'il faut aussi éclaircir le rôle de la Commission dans ce contexte. M. Leggeri a failli dans l’accomplissement d’un grand nombre de ses responsabilités. Il doit supporter les conséquences de ses actes. »

Eurodéputés impliqués
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Allemagne
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