À l’occasion de la plénière de ce 19 janvier, les Socialistes & Démocrates demandaient une aide d’urgence pour les milliers de migrants, réfugiés et demandeurs d’asile touchés par une catastrophe humanitaire en Bosnie-et-Herzégovine. Cette situation dramatique est une nouvelle preuve de la nécessité, pour l’UE, d’apporter une solution permanente, équitable et durable aux défis posés par les migrations. Cette solution doit s'appuyer sur la solidarité avec les États membres des frontières extérieures et avec les personnes vulnérables, à toutes les étapes du processus.

Les organisations de défense des droits humains indiquent qu’environ 2 500 personnes sont sans abri et luttent pour survivre à la faim, à la soif et au rude hiver balkanique. Parmi elles, on compte 900 résidents du camp de Lipa, situé au nord-ouest de la Bosnie et détruit par un incendie.

Dans ces conditions, le Groupe S&D maintient son appel à la démission du directeur général Leggeri, en raison des graves accusations portées contre Frontex au sujet de violations des droits fondamentaux et du refoulement de réfugiés.

Isabel Santos, eurodéputée et porteparole S&D pour les droits humains, a déclaré ceci :

« Ils sont agressés, privés de nourriture, d’eau, d’abris et d’installations sanitaires. De plus, au beau milieu de la pandémie ils sont forcés de fuir et parfois poussés vers la mort. La situation de milliers de migrants et de réfugiés en Bosnie-et-Herzégovine est dramatique – et il ne s’agit pas d’un phénomène isolé. Ces martyres se sont déjà produit, à répétition, aux frontières extérieures de l’UE, ainsi que dans d’autres lieux comme la Libye et la Turquie. »

« Il est clair que les autorités locales manquent à leur devoir de prévoir des conditions appropriées. Cependant, l’UE a sa part de responsabilité dans cette situation. Parce qu’elle délègue la gestion des migrations à des pays tiers, sans garantie de conditions minimales. Pire même, parce qu’elle refoule des migrants à ses frontières, avec la complicité des gardes-côtes libyens et turcs, ou par des interventions scandaleuses des gardes-frontières d’États membres et, peut-être, de Frontex. »

« Or, l’UE vient d’annoncer qu’elle versera 3,5 millions d’euros additionnels à la Bosnie-et-Herzégovine, en plus des 88 millions déjà versés au cours des trois dernières années pour aider les réfugiés et les migrants vulnérables. Cela n’est pas une solution durable. L’Union ne peut pas continuer à réagir à des tragédies comme celle du camp de Lipa en déversant plus d’argent sur les problèmes. Il faut mettre en œuvre des solutions durables, fondées sur le partage solidaire de l‘accueil des demandeurs d’asile et des migrants. Il faut aussi instituer des routes migratoires sûres, et il faut améliorer les conditions de vie dans les pays d'origine. Cela ne peut se faire qu'à travers des réformes économiques, sociales et politiques. »

Birgit Sippel, eurodéputée et porteparole S&D pour l’asile et les migrations, a ajouté ce qui suit :

« Nous appelons depuis de trop nombreuses années les États membres à adopter des solutions durables en matière de droit d’asile et de migrations, fondées sur la solidarité et le partage équitable des responsabilités. Après des années de blocage au Conseil et alors que le Parlement était prêt à négocier, celui-ci travaille aujourd’hui sur les propositions avancées par la Commission pour un nouveau pacte sur la migration et l’asile. Bien que ces propositions pêchent nettement du point de vue de la solidarité, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que celle-ci devienne une réalité opérationnelle. C’est la seule façon d’éviter les scènes inacceptables comme celles auxquelles nous avons assisté sur les îles grecques, ou en Bosnie-et-Herzégovine. Les personnes vulnérables y sont soumises à des conditions insupportables, sans abris ni protections humanitaires fondamentales, à proximité immédiate des frontières extérieures de l’UE. »

« Ces situations sont encore aggravées par les constantes violations des droits fondamentaux de ces personnes, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'UE. Dans ces conditions, il faut de toute urgence traiter les accusations dont Frontex, l’agence frontalière de l’UE, fait l'objet au sujet du refoulement de réfugiés. Or, ces accusations sont restées sans réponse, malgré des demandes répétées et les nombreuses occasions où l'Agence aurait pu fournir des informations au Parlement européen. Le Groupe S&D maintient donc sa demande que le directeur général Leggeri assume sa responsabilité dans la gestion erronée de la situation. La nomination d’une nouvelle direction ne peut que constituer la première étape pour remettre Frontex sur la bonne voie. Il est absolument essentiel que la plus grande Agence de l’UE prenne un nouveau départ, sous la houlette d’une nouvelle direction. »

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