Dans la soirée du 11 mars, les négociateurs du Parlement, de la Commission et du Conseil européens concluaient un accord préliminaire sur les nouvelles règles qui assureront la protection des lanceurs d'alerte dans toute l’Union européenne.

Longtemps souhaitées par le Groupe S&D, ces propositions étaient avancées en début d’année par le viceprésident de la Commission européenne Frans Timmermans. C’est la première fois que des règles de protection des lanceurs d'alerte à l’échelle de l’Union sont adoptées. 

Virginie Rozière, eurodéputée S&D et négociatrice du Parlement européen pour la protection des lanceurs d'alerte, a déclaré ceci :

« Qu’il s’agisse de l’exposition à la lumière du jour d’accords fiscaux obscurs entre gouvernements et multinationales, ou de la révélation de manipulations de campagnes politiques à l’aide de profilages fondés sur le big data, les lanceurs d'alerte ont été décisifs, ces dernières années, dans la demande de comptes aux puissants. Or, bien trop souvent ils ont fait l’objet de poursuites pénales et ont subi de graves conséquences professionnelles, pour avoir agi avec éthique. Cette nuit, nous avons franchi une étape significative pour assurer la protection des lanceurs d'alerte partout dans l’UE. »

« Le combat a été difficile, car certains gouvernements nationaux et groupes politiques de droite s’y sont opposés avec force. Cependant, l’accord réalisé constitue une amélioration significative. Désormais, les lanceurs d'alerte pourront décider s’ils signalent les actes répréhensibles par les canaux internes ou directement à un organisme externe.  Ce point était capital à nos yeux. En effet, souvent il n’est pas indiqué pour le lanceur d’alerte de s’adresser à son organisation. »

« Cependant, nous sommes déçus que l’accord ne couvre pas également les droits sociaux. Mais nous avons obtenu une clause de révision, selon laquelle la Commission européenne doit évaluer la proposition en détail afin d’en élargir le champ d'application. De plus, nous avons obtenu que les règles soient considérées comme minimales, pour permettre aux gouvernements nationaux de les renforcer. »

« À présent, les gouvernements nationaux doivent approuver sans délai les nouvelles règles, afin d’assurer la pleine protection des personnes qui dénoncent la corruption ou les fautes professionnelles en Europe. »