Sur l’initiative des Socialistes & Démocrates, la sous-commission Droits de l’homme du Parlement européen tenait ce 11 mai un échange de vues virtuel avec des experts, au sujet des effets de la pandémie de COVID-19 sur les prisons et autres lieux de détention massivement surpeuplés que comptent les États membres. Afin de réduire le risque d’infection, le Groupe S&D appelle les gouvernements à envisager la réduction des populations emprisonnées, en libérant des catégories de détenus provisoires à faible risque. Dans cette optique, il faut libérer immédiatement tous les prisonniers d'opinion, y compris les défenseurs des droits humains dont la détention est injustifiée.

Maria Arena, eurodéputée S&D et présidente de la sous-commission Droits de l’homme, a déclaré ceci :

« La crise du coronavirus met en lumière une série de problèmes inacceptables et récurrents dans les prisons. Il s’agit, entre autres, de surpopulation massive, connue et dénoncée depuis longtemps par de nombreuses ONG. Cette crise doit être l’occasion de résoudre ces problèmes. Elle doit nous obliger à repenser les systèmes d'emprisonnement. La détention doit devenir la solution ultime, et se faire dans le respect des droits humains. »

« Par ailleurs, il faut libérer aussi vite que possible les prisonniers d'opinion comme les militants des droits humains, les prisonniers politiques et les journalistes. L’UE doit faire pression à ce sujet sur tous ses partenaires, partout dans le monde. »

Isabel Santos, eurodéputée et porteparole S&D pour les droits humains, a ajouté ce qui suit :

« Pour aider à combattre le virus et en riposte à la pandémie de COVID-19, certains gouvernements ont choisi de libérer certaines catégories de prisonniers. Malheureusement, certains gouvernements ont décidé de maintenir en détention l’ensemble de leurs prisonniers politiques. De la sorte, ils mettent la vie de ces personnes en danger. Par ailleurs, dans certains pays de nouvelles mesures restrictives et les problèmes liés à la pandémie ont contribué à l’état actuel d’insécurité et de risque sanitaire au sein des prisons. Au Brésil, par exemple, des informations inquiétantes font état d'émeutes dans certains centres de détention. »

« Le Groupe S&D demande depuis longtemps et avec constance la libération de l’ensemble des prisonniers politiques, à l’échelle mondiale. La pandémie de COVID-19 rend cette libération plus urgente que jamais. Il est inacceptable que certains gouvernements exploitent la pandémie pour aggraver encore le traitement de leurs opposants emprisonnés. Nous leur rappelons que les États ont l’obligation de fournir des soins de santé et des installations sanitaires appropriées à l’ensemble des prisonniers. »

« Dans le même esprit, nous appelons les gouvernements à prévenir les infections de COVID-19 dans d’autres lieux de détention comme les centres pour migrants et réfugiés. »

Note aux rédacteurs :

Un rapport publié en 2019 concernant les tendances mondiales en matière d’incarcération indique que plus de 10 millions d’enfants, de femmes et d’hommes sont incarcérés de par le monde. Les prisons de plus de 121 pays sont surpeuplées.

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