À l’occasion de la conférence « Interférences électorales à l’âge numérique », organisée à Bruxelles ces 15 et 16 octobre, les S&D ont réitéré leur demande de mesures immédiates contre la menace de manipulation numérique des élections européennes. Parmi les intervenants de la conférence figuraient l’ancien secrétaire général de l’OTAN Anders Fogh Rasmussen, les commissaires européens Mariya Gabriel, Julian King et Věra Jourová, ainsi que Bogusław Liberadzki, viceprésident du Parlement européen et membre du Groupe S&D, et Ricken Patel, fondateur d’Avaaz.

 

Udo Bullmann, président du Groupe S&D, a déclaré ceci :

 « Nous saluons le fait qu’à la suite de notre pression constante des derniers mois, la question de l’éventualité d’une manipulation numérique des élections européennes figure à présent à la première place de l’ordre du jour. En effet, nous devons protéger l’intégrité de ces élections contre les interférences en ligne ; à défaut, notre démocratie sera remise en question et, avec elle, notre mode de vie libéral. Cependant, le temps passe et l’Union doit faire suivre les paroles par des actions. Si nous voulons être réellement effectifs, nous devons nous attaquer au cœur du problème, à savoir les algorithmes capables de lire les citoyens comme des livres ouverts et susceptibles de les tromper en propageant la haine et les mensonges. »

« En conséquence, le Groupe S&D demande aux entreprises comme Facebook, dont le modèle économique repose sur ce type d’algorithmes, de prendre des mesure immédiates. En effet, le réseau social doit être le premier à avancer des propositions précises sur la manière dont il compte empêcher les interférences en ligne lors des prochaines élections européennes. Nous avons déjà précisé tout cela dans une résolution pour laquelle nous nous sommes battus et qui fera l’objet d’un vote lors de la plénière de la semaine prochaine à Strasbourg. »

« Par ailleurs, une étude au sujet des élections suédoises, effectuée récemment et conjointement par les universités d’Oxford et de Lund, indique que le problème est extrêmement aigu. En effet, les scientifiques ont démontré qu'un lien sur trois vers des hashtags politiques, partagés par les utilisateurs suédois des réseaux sociaux, contenait des fausses nouvelles, dont 20 pour cent d’origine étrangère. »

« Dans ces conditions, Facebook ne peut pas continuer à gagner des millions et des millions de dollars à partir d’un modèle économique qui a été utilisé et qui le sera à nouveau pour attaquer nos démocraties. Or, l’absence du moindre représentant de Facebook à cette conférence montre que nous sommes encore loin d’une solution. »

   

Informations détaillées sur la conférence :

https://ec.europa.eu/epsc/events/election-interference-digital-age-building-resilience-cyber-enabled-threats_en

L’étude conjointe des universités d’Oxford et de Lund :

https://comprop.oii.ox.ac.uk/research/sweden-election/

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