Ce 12 novembre, la commission spéciale Terrorisme du Parlement européen adoptait un rapport qui étudie les carences pratiques et juridiques de la lutte antiterroriste en Europe.

Ce vote s’est déroulé exactement trois ans après qu’une série d’attentats ait causé la mort de cent trente personnes à Paris. Le drame de Paris s’inscrivait dans la série d’attentats qui a frappé l’Europe ces dernières années.

 

Caterina Chinnici, eurodéputée et porteparole du Groupe S&D pour ce rapport, a déclaré ceci :

« Nous commémorons toutes les personnes qui ont perdu la vie dans les horribles attentats de Paris, il y a trois ans, ainsi que dans tous les attentats commis en Europe et dans le monde, ces dernières années. Or, pour prévenir de nouveaux attentats l’UE doit plus s’investir dans la mise en place d’une approche commune aux États membres. Les différents services de police doivent mieux échanger les informations, afin que celles-ci soient disponibles à l’endroit et au moment nécessaires. Par ailleurs, il faut plus se focaliser sur les défis posés par la cybersécurité, tout en évitant de saper les droits fondamentaux des citoyens. »

« Dans cette optique, la commission spéciale Terrorisme du Parlement européen a rencontré des experts, au cours de l’année écoulée, afin d’étudier en détail les lacunes de nos réponses aux menaces terroristes en Europe. Ce rapport constitue le point culminant de cette année de travail. Nous avons bataillé dur pour le focaliser sur les mesures pratiques. »

 

Ana Gomes, eurodéputée et porteparole du Groupe S&D en commission spéciale Terrorisme, a ajouté ce qui suit :

« Il n’y a pas de réponses évidentes aux terrorisme. La meilleure manière de répondre à cette menace permanente consiste à mettre en place des politiques intérieures et étrangères cohérentes, conçues pour compliquer les opérations des groupes terroristes, pour lutter contre l’instabilité génératrice de terrorisme, et pour améliorer la capacité de nos services de police à répondre aux menaces. »

« Par ailleurs, les groupes terroristes exploitent les aspects les plus obscurs du système financier pour camoufler leur argent et financer leurs activités. Il n’est donc possible de gagner la lutte antiterroriste qu’en gagnant la lutte pour la transparence fiscale. Les criminels et les organisations terroristes utilisent des sociétés fictives, des fiducies et des paradis fiscaux pour cacher des transactions illégales derrière des activités économiques prétendument légitimes. En conséquence, l’UE a besoin de règles beaucoup plus fortes et de mesures de renforcement de la transparence financière pour combattre les comportements criminels. »

« Nous avons donc travaillé dur pour produire un rapport focalisé sur les mesures pratiques de lutte contre le terrorisme. Cependant, nous sommes profondément inquiets au sujet des tentatives du PPE et des groupes d’extrême droite d’introduire au forceps un discours xénophobe et antimigrants dans ce rapport. Il s’agit entre autres de présenter les immigrés de deuxième et troisième génération comme un risque de sécurité. Or, les personnes en question sont des citoyens de l’UE. Les présenter comme distincts de la société européenne témoigne de préjugés et est dangereux. En effet, cela facilite le travail des recruteurs de terroristes – car cela implique que ces personnes ne seront jamais pleinement intégrées aux sociétés européennes. Nous n’accepterons jamais ce langage, et nous nous battrons bec et ongles pour qu’il ne fasse pas partie de la version finale du rapport, qui sera présentée à la plénière du mois prochain. »

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