Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, rencontrait les représentants du Parlement européen dans la soirée du 21 mai.

Udo Bullmann, chef de file du Groupe S&D, a commenté comme suit cette rencontre :

« Il ne s’agissait que de la première étape de ce qui doit devenir une enquête approfondie et transparente du scandale Facebook-Cambridge Analytica. En effet, le format de cette réunion était une farce, car il ne permettait aucun échange direct entre Zuckerberg et les membres du PE. Par contre, il en ressort clairement qu’une réunion de 75 minutes dans un cercle restreint et exclusif ne suffit pas à faire la lumière sur un des scandales majeurs de l’histoire récente. En conséquence, nous demandons la poursuite des échanges, qui doivent réunir, d'une part, Zuckerberg et la haute direction de FB, et de l’autre les experts concernés du Parlement européen, afin de procéder à une analyse approfondie. D’ailleurs, c’est ce que les S&D demandent depuis le début. Malheureusement, la majorité de centre-droit a voté pour le format appliqué ce soir. »

« Or, Zuckerberg n’a pas répondu à de nombreuses questions directes, et les quelques réponses entendues étaient décevantes. Il est incroyable que de toutes les entreprises, ce soit justement Facebook qui ne semble pas prête à pratiquer l’ouverture ! Comment Zuckerberg peut-il prétendre connecter les gens si lui-même n’est pas prêt à y contribuer pleinement ? Comment peut-il continuer à gagner des milliards et des milliards de dollars avec les données des utilisateurs, et puis refuser la transparence ? Nous ne permettrons pas cette pratique de deux poids deux mesures. »

« Car Facebook et les autres réseaux sociaux occupent une position de force dans le processus de formation de l'opinion. Pour protéger nos démocraties, nous devons veiller à ce qu’ils n’abusent pas de cette position. La campagne de Trump et l'influence qu'auraient exercée les forces russes dans les campagnes politiques illustrent l’importance de cette protection. Dans cet esprit, il faut mettre fin à la collecte et au traitement extensifs, secrets et indiscriminés de données à des fins de ciblage algorithmique. »

« En résumé, nous nous battons pour la protection des données et, parallèlement, pour la souveraineté de la démocratie. Dans ce contexte, le nouveau Règlement général de protection des données constitue un progrès important. Adopté grâce à la pression de notre Groupe, le RGPD entrera en vigueur ce 25 mai. Dans le même esprit, nous nous battons pour l’adoption de la directive relative à la vie privée et aux communications électroniques. Ces nouvelles règles donnent aux gens le droit et les outils pour contrôler le respect de leur vie privée. Elles leur rendent une partie du pouvoir accaparé par des entreprises comme Facebook. À présent, il faut que les gouvernements européens collaborent avec nous pour concrétiser cette approche. Ils doivent décider ce qui compte le plus à leurs yeux : les droits des personnes et la protection de leurs données, ou les intérêts des multinationales. En ce qui nous concerne, nous sommes résolument du côté des gens. »

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