Lors de la plénière de ce 5 octobre, le Groupe des Socialistes & Démocrates au Parlement européen interpellera les États membres – et en particulier, la présidence allemande actuelle – pour qu’ils adoptent enfin la directive relative à la présence des femmes dans les conseils des sociétés. Cette directive vise à instaurer une procédure ouverte et transparente destinée à obtenir une présence minimum de 40 % de femmes dans les conseils non-exécutifs des entreprises de l’UE.  La Commission européenne présentait cette proposition dès 2012 ; le Parlement européen adoptait sa position en la matière l’année suivante – et depuis, le dossier est bloqué au Conseil par une minorité d’États membres.

Evelyn Regner, eurodéputée et présidente de la commission Droits de la femme et égalité des genres, négociatrice du Parlement européen, dans cette commission, de la directive relative à la présence des femmes dans les conseils des sociétés, a déclaré ceci :

« Partout en Europe, et à tous les niveaux, les femmes doivent disposer de chances égales aux hommes. La présence des femmes dans les conseils est un atout pour chaque société. En effet, les sociétés dont les conseils d’administration reflètent le mieux la diversité sont aussi les plus performantes. Malheureusement, les mesures fondées sur le volontariat n’ont eu que peu d’effet. Et le fait que le Conseil européen bloque depuis sept ans ce dossier retarde de plus en plus l’Europe dans l’accomplissement de ce grand bond en avant pour la présence de femmes dans les conseils d’administration européens. Nous ne tolérons plus cette allure d’escargot dans la réalisation de mesures pour l’égalité. Une fois de plus, nous exhortons le Conseil à s’emparer de cette proposition importante. »

Lara Wolters, eurodéputée S&D et négociatrice du Parlement européen pour ce dossier en commission Affaires juridiques, a ajouté ce qui suit :

« Sept années d’inaction n’ont fait que confirmer ce que nous savions déjà. Les initiatives individuelles des sociétés et l’autorégulation ne sont pas en mesure d’instaurer l’égalité et la diversité au sein de ces sociétés. Dans les pays à quotas obligatoires, la représentation féminine dans les conseils d’administration est de 23,6 % supérieure à celle des pays qui n’ont pas pris la moindre initiative en la matière. »

« Cette inertie n’est pas seulement contraire au principe de l'égalité des genres  – valeur fondamentale de l’UE – mais aussi un gâchis de talents et d’opportunités. Il est grand temps que l’Allemagne, partie prenante depuis sept ans à la minorité de blocage, prenne ses responsabilités durant sa présidence du Conseil et mette la machine en route. Il s’agit de l’intérêt de l’ensemble des femmes et des hommes de tous les secteurs économiques de l’UE. »

Note aux rédacteurs :

Les données les plus récentes fournies par l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes indiquent qu’en octobre 2019, la part des femmes dans les conseils d’administration des principales sociétés de l’UE cotées en bourse, avait plus que doublé depuis 2010, en passant de 11,6 % à 28,8 %. Cependant, plus de sept membres des conseils d’administration sur dix sont toujours des hommes. La France est le seul pays de l’UE où l’équilibre hommes/femmes est quasiment réalisé (45,2 %) dans ces instances.

Par ailleurs, l’importance des mesures législatives est frappante. Depuis 2010, dans les pays ayant pris ces mesures la proportion de femmes a augmenté de 27,2 %, pour atteindre les 36,5 %. Alors que dans les pays ayant pris des mesures non contraignantes, la hausse n’est que de 14,3 % pour un pourcentage de 28,1 % de femmes dans les conseils d’administration. Et les pays n’ayant pris aucune mesure n’ont quasiment accompli aucun progrès en la matière.

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