Un peu plus tard aujourd'hui, le Parlement européen doit adopter les recommandations de la commission spéciale sur l'ingérence étrangère (INGE), afin de renforcer l'intégrité, la transparence l'obligation de rendre des comptes au sein de l'hémicycle.

Les eurodéputés S&D appellent les membres du Parti Populaire Européen (PPE, conservateur) et du groupe Renew Europe (RE, libéral) à se montrer nettement plus ambitieux et à soutenir nos amendements.

Un de nos amendements clés prévoit la mise en place d'une période de réserve post-mandat pour les eurodéputés à la fin de leur mandat. La période de réserve post-mandat permise par le compromis actuel n'est que de six mois, ce que les eurodéputés S&D trouvent largement insuffisant. Le deuxième amendement progressiste qui fera également l'objet d'un vote aujourd'hui exige l'interdiction des emplois parallèles rémunérés au sein d'organisations figurant sur la liste du registre de transparence de l'UE. Les eurodéputés ne devraient tout simplement pas être en mesure de faire du lobbying pour le compte d'une entreprise tout en exerçant un mandat.

Néanmoins, les eurodéputés S&D se déclarent satisfaits que d'autres recommandations adoptées par la commission spéciale ING2 aillent plus loin que le plan de réforme en 14 points de la présidente Roberta Metsola. Celles-ci comprennent, inter alia, l'obligation de déclaration du patrimoine pour tous les eurodéputés, avant le début de leur mandat et après la fin de celui-ci, l'obligation de publier toutes les rencontres programmées avec des tierces parties, l'interdiction de conserver des cadeaux d'une valeur supérieure à 100 €, ainsi que l'interdiction des emplois parallèles rémunérés pour le compte de pays tiers à haut risque.

Andreas Schieder, porte-parole et négociateur S&D au sein de la commission INGE, a déclaré en amont du vote :

« Ces derniers mois, les Socialistes et Démocrates ont milité pour une réforme ambitieuse visant non seulement à prévenir la corruption à l'avenir, mais également à protéger le Parlement européen des influences étrangères pernicieuses. Beaucoup des mesures sur lesquelles nous nous sommes mis d'accord avec les autres groupes politiques jusqu'à présent sont très positives. Celles-ci vont de la divulgation du patrimoine des eurodéputés à l'obligation de publication des réunions prévues pour les eurodéputés, en passant par des règles contraignantes de transparence concernant les déplacements effectués par les eurodéputés aux frais de gouvernements étrangers, ainsi que des obligations nettement plus strictes pour les organisations qui souhaitent s'impliquer auprès du Parlement européen.

« Mais soyons honnêtes, la période de réserve post-mandat de six mois est loin d'être suffisante. Nous devons également mettre en place des règles nettement plus strictes pour interdire les revenus parallèles inappropriés. Il doit être absolument limpide qu'on ne peut pas être en même temps membre du Parlement européen et lobbyiste. Malheureusement, en ce qui concerne les intérêts financiers propres des eurodéputés, le soutien du centre-droit et des libéraux, sans parler de l'extrême droite, semble s'effondrer. »

Raphaël Glucksmann, président de la commission INGE, a ajouté :

« Nous ne parviendrons jamais à éradiquer totalement la corruption, mais ce que nous pouvons et devons faire, c'est de créer un système dans lequel ce genre de comportement criminel ne peut pas affecter notre processus démocratique. Nous devons changer de manière profonde les règles avant les prochaines élections européennes pour faire en sorte que nos institutions soient plus transparentes, et mieux protégées contre les ingérences extérieures, afin de restaurer la confiance des gens envers l'UE et ses institutions. Nous devons être clairs sur ce point : notre démocratie n'est pas à vendre.

« Le vote qui se tiendra aujourd'hui est important, et nous verrons enfin qui se range du côté de la transparence et de l'intégrité de nos institutions. Nous appelons également à la mise en place d'un organe indépendant chargé des questions d'éthique au sein de l'UE, qui sera en mesure de contrôler les institutions européennes, avec de réels pouvoirs d'enquête. Pour finir, nous attendons avec impatience la présentation du package de Défense de la démocratie annoncé par la Commission européenne. La menace est un niveau élevé, et les prochaines élections européennes sont dans moins d'un an, donc nous devons faire tout notre possible pour protéger nos démocraties. »

Eurodéputés impliqués
Chef de délégation
Membre
France
Chef de délégation
Membre
Autriche
Contact(s) presse S&D