Entraîné par l’eurodéputée S&D Kati Piri, le Parlement européen appelait ce 13 mars les États membres de l’UE à suspendre officiellement les négociations d'adhésion avec Ankara. C’est la réponse à la régression flagrante de l’État de droit et des droits de l'homme en Turquie ces dernières années.

Les eurodéputés ont exprimé la volonté de maintenir ouvertes les lignes de communication avec les citoyens de Turquie, et de continuer à apporter une aide financière directe à la société civile du pays. Les Socialistes & Démocrates espèrent que la situation s’améliorera à l'avenir. Dans cette optique, le Groupe S&D a rejeté résolument les amendements déposés par le PPE et l’extrême droite, qui visaient à mettre fin définitivement aux négociations avec Ankara. Cela priverait en effet la Turquie de son statut de pays candidat à l’adhésion à l’UE. Nous espérons qu’à l’avenir la Turquie retrouvera le chemin de la démocratie.

Kati Piri, eurodéputée S&D et rapporteuse du Parlement européen pour la Turquie, a indiqué ceci :

« Si l’UE prend au sérieux ses valeurs, elle ne peut tirer une autre conclusion que la suspension des négociations sur l'intégration de la Turquie à l'UE. En effet, nos appels répétés au respect des droits fondamentaux sont tombés dans l’oreille d’un sourd, à Ankara. En plus des graves violations des droits de l'homme, du démantèlement de l’État de droit et du fait que la Turquie détient le record mondial du nombre de journalistes emprisonnés, les récents amendements constitutionnels consolident l'autoritarisme  d’Erdoğan. »

« Je suis bien consciente que l’arrêt des négociations d’adhésion n’aidera pas les démocrates de Turquie. S’ils veulent les aider, les dirigeants de l’UE doivent faire appel à tous les moyens dont ils disposent pour renforcer la pression sur le gouvernement turc. Dans cette optique, le PE demande d’affecter plus de fonds au soutien de la société civile, des journalistes et des défenseurs des droits de l'homme en Turquie. Par ailleurs, la modernisation de l’union douanière doit rester conditionnée par l’amélioration sans équivoque de la situation des droits de l’homme. Il faut investir plus d’efforts dans les programmes d’échange entre citoyens. »

« Le cas d’Osman Kavala, dirigeant bien connu de la société civile, est un triste exemple de la situation actuelle du pouvoir judiciaire en Turquie. Il a été arrêté il y a 17 mois sans faire l’objet de la moindre inculpation. La semaine passée, lui et quinze autres étaient inculpés de ‘tentative de renversement du gouvernement’. Au cas où ils seraient déclarés coupables, ils risquent la perpétuité sans possibilité de libération anticipée. Or, la seule ‘preuve’ contre Kavala, est sa proposition de fournir une table pliante en plastique, des jus de fruit et du lait durant la manifestation – rien qui démontre que lui ou les autres soient derrière les manifestations, sans même parler de soulèvement. »

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