Les Socialistes & Démocrates saluent la proposition de la Commission européenne pour une directive relative à des mesures de transparence salariale. Il s’agit d’une première étape indispensable pour mettre fin à l'écart salarial hommes-femmes, qui reste beaucoup trop important. En moyenne et à poste comparable, les femmes de l’UE gagnent en effet 14,1 % de moins que les hommes.

Reportée au moins trois fois, présentée enfin ce 4 mars en dépit des pressions exercées par les organisations économiques et d’employeurs, la directive avance des mesures législatives contraignantes. Le Groupe S&D les demande depuis très longtemps. Cette directive s’appliquera à l’ensemble des employeurs, privés et publics, et l’ensemble des travailleurs. Elle permet d’instaurer la transparence salariale dans les entreprises, d’imposer des sanctions pour non-respect, et d’octroyer des compensations à qui de droit. Les sociétés seront obligées de déclarer l’écart salarial hommes-femmes en vigueur et de redresser tout déséquilibre injustifié ; les travailleurs auront un droit à l’information sur les salaires ; et il sera interdit aux recruteurs d’interroger les candidats sur leurs salaires actuels, pour éviter la reproduction de structures genrées.

Le Groupe S&D va analyser cette proposition en profondeur. Il s’agira de la renforcer, durant le processus législatif, dans le sens d’une plus grande implication des syndicats et de la négociation collective.

Hélène Fritzon, viceprésidente S&D pour une nouvelle Europe sociale fondée sur l’égalité, la cohésion et des droits robustes, a déclaré ceci :

« La vaste majorité des pays de l’UE ne dispose pas d’un cadre légal sur la transparence salariale. Les mesures proposées permettront de repérer les éventuels préjugés genrés de la structure salariale ainsi que les rémunérations insuffisantes. De la sorte, les travailleurs pourront détecter les discriminations salariales et réclamer l’application de leurs droits. Cela bénéficiera à l’ensemble des travailleurs, pas seulement aux femmes. »

« Cependant, pour combler l’écart salarial hommes-femmes il faut aussi combattre les stéréotypes genrés, dès l’école. Il faut également accroître la participation des femmes au marché du travail, particulièrement dans les secteurs dominés par les hommes, comme l’économie numérique. »

Agnes Jongerius, eurodéputée et porteparole S&D pour l'emploi et les affaires sociales, a ajouté ce qui suit :

« Ursula von der Leyen avait promis de présenter des règles contraignantes sur la transparence salariale au cours des 100 premiers jours de son mandat. Il lui a fallu un an pour tenir sa promesse : mieux vaut tard que jamais. Les Européens doivent enfin bénéficier de salaires égaux à travail égal ou travail de valeur égale. »

« C’est une bonne nouvelle que la proposition de la Commission ne permet plus aux employeurs de demander à des candidats leurs salaires actuels. Si cela devient la loi, cela contribuera à briser le cercle des inégalités salariales. »

« Une fois de plus, les organisations économiques et d’employeurs ont tenté de reporter l’annonce, au prétexte que la pandémie n’est pas le bon moment. Or, rien n’est plus faux ! Il faut redoubler d’efforts pour mettre fin à l’écart salarial hommes-femmes. Il faut soutenir l’autonomisation économiques des femmes, non pas en dépit de la pandémie mais précisément à cause de celle-ci. Car elle aggrave les inégalités, touche les femmes de manière disproportionnée, en particulier celles qui ont un bas salaire et un emploi précaire. Les prochaines étapes doivent être l’instauration de salaires minimums équitables dans toute l’UE, la révision de la directive sur égalité des chances, l’égalité de traitement des hommes et des femmes au travail, et l’adoption de la directive relative à la présence des femmes dans les conseils des sociétés. »

Eurodéputés impliqués
Cheffe de délégation
Viceprésidente
Suède
Cheffe de délégation
Coordinatrice
Pays-Bas
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