Ce 14 mai, les eurodéputés S&D condamnaient les mesures d’urgence prises par la Hongrie en riposte à la crise du COVID-19. En effet, celles-ci permettent au premier ministre Viktor Orbán de gouverner par décret, sans contrôle parlementaire et pour une durée indéfinie.

Le Groupe S&D au Parlement européen demande au Conseil et à la Commission de faire en sorte que la violation de valeurs fondamentales de l’UE entraîne inévitablement des conséquences. À cet effet, il faut instaurer un mécanisme efficace de protection de la démocratie, de l'État de droit et des droits fondamentaux, et il faut que l'accès aux fonds de l'UE soit conditionné par le respect de l'État de droit.

 La présidente du Groupe S&D Iratxe García a déclaré ceci :

« Orbán exploite cyniquement la pandémie pour faire adopter des lois d’urgence qui lui permettent de gouverner indéfiniment par décret, comme un authentique dictateur. Parallèlement, il s’attaque à la liberté d'expression. Il impose en effet des peines sévères à toute personne qui propagerait de soi-disant désinformations. Cela restreint encore un peu plus ce qui restait de la liberté des médias en Hongrie. »

« Ces mesures s’inscrivent dans une longue liste d’atteintes à la démocratie perpétrées par Orbán en Hongrie. Et l’UE n’a toujours pris aucune mesure concrète et punitive à l’encontre de ces actions. Cela est absolument honteux. Cela ébranle les fondements de notre Union et ruine notre réputation internationale de havre de liberté, de démocratie et de respect des droits fondamentaux. Dans ces conditions, j’appelle les États membres et la Commission à débloquer de toute urgence les négociations sur la proposition de conditionnalité des fonds de l’UE. Nous devons pouvoir enfin instaurer des sanctions. Les fonds de l’UE ne doivent pas aller aux violeurs de la démocratie, de l’État de droit et des droits fondamentaux. »

 Birgit Sippel, porte-parole S&D pour les libertés publiques, la justice et les affaires intérieures, a ajouté ceci :

« Partout en Europe, des lois d’urgence ont été adoptées en raison de la pandémie de COVID-19. Toutefois, un seul gouvernement de l’UE dispose aujourd’hui du droit de gouverner par décret, sans la moindre limite dans le temps et sans le moindre contrôle : la Hongrie. »

« La loi d'urgence adoptée dans ce pays ouvre la porte à toute une gamme d'abus sur lesquels Orbán et son parti, le Fidesz, capitalisent dès à présent. Le Conseil a le pouvoir de lier l’accès aux fonds de l’UE à l’adhésion aux valeurs fondamentales de celle-ci. Cela nous évitera de remplir les poches des forces antidémocratiques en Europe. À cet effet, le Conseil doit enfin convenir d'un mécanisme réel et effectif pour la défense de la démocratie, de l'État de droit et des droits fondamentaux. »

« Or, nos appels à la Commission, au Conseil et au Parti populaire européen de réagir aux attaques incessantes d’Orbán contre la démocratie et l’État de droit, continent à tomber dans l’oreille d’un sourd. Combien d’autres libertés doivent-elles être réduites à néant avant que le Conseil et la Commission élèvent la voix et réagissent ? Que faut-il de plus au PPE pour expulser le Fidesz de ce groupe ? »

 

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