Ce 15 février, le groupe PPE au Parlement européen s’est opposé à des éléments clés de la réforme du système d’échange de quotas d’émission (SEQE) de l’UE.

L’UE est le troisième émetteur mondial de CO2. Le SEQE s’applique à plus de 11 000 installations industrielles et énergétiques, responsables de près de 50 % des émissions de gaz à effet de serre européennes. Ce système constitue l’outil crucial de l’Europe pour réaliser ses objectifs climatiques et énergétiques, et pour remplir ses obligations de mitigation du changement climatique, contractées dans le cadre de l’accord de Paris. Dans le contexte des négociations concernant la réforme du SEQE, les Socialistes & Démocrates étaient la force motrice de la mise en œuvre des engagements parisiens de l'UE, dans le maintien de la compétitivité industrielle et de la protection des travailleurs affectés par la transition énergétique.

Jytte Guteland, eurodéputée et rapporteuse S&D fictive pour la réforme du SEQE, a déclaré ce qui suit :

« Aujourd’hui, le Groupe PPE a montré son vrai visage. En rompant l’accord signé par l’ensemble des partis politiques avant le vote, le PPE a saboté et affaibli les éléments climatiques progressistes de la proposition. En conséquence, le rapport adopté aujourd’hui est loin d’incarner la réforme ambitieuse du SEQE susceptible de contribuer à la réalisation des objectifs climatiques à long terme de l’UE et à celle de l’accord de Paris. Clairement, le PPE est plus à l’écoute des intérêts de certains secteurs industriels que désireux de lutter contre le changement climatique. »

« Les S&D, qui souhaitaient une réforme plus ambitieuse, ont néanmoins réussi à intégrer au rapport une série d’éléments progressistes : annulation des quotas excédentaires sur le marché, création d’un fonds de transition juste pour la protection des travailleurs durant la transition vers une société sobre en carbone, réduction future des émissions de la marine marchande, et refus de financement de nouvelles centrales à charbon. »

« Par ailleurs, le Groupe S&D s’est persévéramment battu pour une réduction des émissions européennes de gaz à effet de serre conforme à l’accord de Paris. Toutefois, l’accord d’aujourd’hui est loin de constituer une incitation à l’innovation favorisant les faibles taux d'émission de carbone dans l’industrie. Or, un peu plus d’ambition et des réductions d’émissions plus élevées à partir de 2021 auraient permis de tenir les promesses de la lutte contre le changement climatique et d’assurer à notre industrie une prévisibilité et une sécurité accrues. Dans ces conditions, je ne pouvais pas soutenir le résultat final auquel le parlement est parvenu aujourd’hui. »

« Car le Groupe S&D s’est comporté de manière constructive et responsable tout au long de ces négociations. Nous avons tenu parole et respecté les compromis convenus. Dès le départ, nous avons œuvré en faveur d'un SEQE équilibré, qui contribue à la réalisation de nos objectifs climatiques et instaure des conditions équitables pour l’industrie. Je souhaitais un résultat plus équilibré. Mais après la rupture de parole du Groupe PPE, nous n’avons pas pu obtenir plus au PE aujourd’hui. »

Edouard Martin, eurodéputé S&D chargé du SEQE au sein de la commission Industrie, a ajouté ceci :

« Tout au long des négociations, les Socialistes & Démocrates étaient les seuls à faire preuve d’ambition sur les trois fronts climatique, industriel et sociétal. En effet, la transition vers une société sobre en carbone ne peut fonctionner qu’en combinant ces trois aspects. »

 

Contenu associé
En savoir plus