Les Socialistes & Démocrates au Parlement européen demandent des initiatives décisives et des mesures contraignantes pour enfin combler l’écart salarial hommes-femmes. Ils réagissaient au plan d'action européen présenté ce 20 novembre par la commissaire Věra Jourová. S’ils saluent l’initiative de replacer le sujet à l’ordre du jour politique, les S&D veulent plus d’ambition en la matière. Le temps de la surveillance et de l’évaluation doit prendre fin, il ne suffit pas de pousser à la prise de conscience. En effet, l’analyse de la Commission européenne elle-même met en lumière l’inefficacité des mesures prises à l’échelle nationale et sur base volontaire.

Or, les Socialistes & Démocrates font campagne depuis longtemps en faveur de l’égalité salariale homme-femme à travail égal et à valeur égale. Ils demandent à cet effet la révision du droit de l’UE et la mise en œuvre de mesures contraignantes. Pour mettre fin à cet écart salarial, ils demandent la mise en correspondance des salaires ; des mesures contraignantes de transparence salariale ; la reconnaissances des compétences, efforts et responsabilités dans des secteurs comptant majoritairement une main d'œuvre féminine comme les soins et l’éducation, accompagnée d'une meilleure valorisation et d'une hausse des salaires ; la négociation entre partenaires sociaux de plans d’égalité hommes-femmes dans les entreprises ; l’application de quotas dans les secteurs public et privé ; la garantie de reprise du travail à temps plein après un temps partiel.

 

Iratxe García Pérez, eurodéputée et porteparole du Groupe S&D en matière de droits des femmes et d’égalité des sexes, a déclaré ceci :

« Les propositions avancées aujourd’hui par la Commission pour combler l’écart salarial hommes-femmes sont trop molles et insuffisamment ambitieuses. En effet, quasiment aucun progrès n’a été réalisé en la matière ces dix dernières années, ce qui prouve que les mesures volontaires à l’échelle nationale sont tout bonnement insuffisantes. En conséquence, il faut plus que des campagnes de sensibilisation pour atteindre ce but. Il faut réviser le droit de l’UE. »

« De fait, l’indépendance économique des femmes est un facteur clé de la réalisation de l’égalité hommes-femmes. Les Socialistes & Démocrates se battent pour combler l’écart salarial hommes-femmes, pour un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée, pour améliorer la participation féminine au marché du travail et à la prise de décision, et pour l’éradication des violences sexuelles et sexistes, y compris le harcèlement sexuel sur les lieux de travail. Tant que perdure la discrimination hommes-femmes sur le marché du travail, nos sociétés ne seront ni égales ni équitables. »

 

Udo Bullmann, eurodéputé et viceprésident S&D pour les affaires économiques et sociales, a ajouté ce qui suit :

« Des millions de femmes européennes gagnent moins que leurs collègues masculins à travail égal. Et cet écart salarial hommes-femmes de 16 % engendre un écart des pensions encore plus élevé, de 40 %. Il s’en suit que pour gagner la même chose dans leur vie que les hommes, les femmes devraient travailler dix années de plus. C’est scandaleux. »

« Or, nous autres Socialistes & Démocrates nous battons depuis longtemps pour l’égalité salariale à travail égal et travail de valeur égale. Le temps des belles paroles est définitivement derrière nous, les femmes européennes méritent mieux. Elles méritent que soient prises immédiatement des mesures contraignantes et des actions concrètes. »

 

Informations contextuelles sur l’écart salarial hommes-femmes :

La notion d’écart salarial hommes-femmes renvoie à la différence entre les salaires horaires bruts moyens des hommes et des femmes, à travers l’économie dans son ensemble.

L’écart global des revenus du travail représente la différence des revenus annuels moyens des hommes et des femmes.

•    À l’échelle de l’UE, le salaire horaire des femmes est inférieur de 16,3  à celui des hommes.
•    Pour gagner la même chose dans leur vie que les hommes, les femmes devraient travailler dix années de plus ou commencer dix années plus tôt.
•    Seulement 2,8 % des PDG sont des femmes.
•    Les salaires inférieurs des femmes engendrent des pensions inférieures : 22 % des femmes à la retraite sont confrontées au risque de pauvreté, qui ne concerne que 16 % des hommes.

•    Les écarts salariaux varient d’un pays à l’autre : l’Italie (7 %) et la Bulgarie (15 %) affichent les meilleures performances, tandis que l’Estonie (28 %) et l’Allemagne (28 %) sont les mauvais élèves de la classe.

•    Les facteurs suivants déterminent l’écart salarial hommes-femmes : la présence majoritaire écrasante des hommes dans les postes de management et de supervision ; les tâches importantes et non payées assurées par les femmes comme le ménage et le soin des enfants ; les interruptions de carrière ; la ségrégation dans l’enseignement et sur le marché du travail ; la discrimination salariale.

•    À l’heure actuelle, l’écart salarial moyen au sein de l’UE s’élève à 41,1 %.

•    Cet écart est dû à l'infériorité des revenus horaires, des heures travaillées et des taux d'emploi des femmes.

Eurodéputés impliqués
Présidente
Espagne
Coordinateur
Allemagne