La question de la liberté des médias au Kazakhstan était à l’ordre du jour d’un événement organisé à Bruxelles, ce 26 janvier, par la viceprésidente du Groupe S&D, Marju Lauristin, en collaboration avec l’Open Dialog Foundation. Les eurodéputés ont pu aborder les preuves accablantes de la suppression de la liberté d'expression par les autorités kazakhes. Celles-ci ont en effet arbitrairement fermé des sites internet et arrêté des journalistes appartenant aux organes de presse indépendants Respublika et Nakanune.

En décembre, peu après la signature par l’UE et le Kazakhstan d’un accord de partenariat et de coopération renforcés, deux journalistes de Nakanune, Gyuzyal Baïdalinova et Raphael Balkin, étaient arrêtés et accusés de « diffusion de fausses informations ». Ils avaient établi un lien entre une banque kazakhe privée nationalisée et la corruption dans l’industrie de la construction. À l’heure actuelle, Baïdalinova et une autre journaliste de Nakanune, Youlia Kozlova, risquent des peines de prison de trois à sept ans. Dans un autre cas, l’organe de presse Respublika était ciblé par le gouvernement kazakh dans le cadre d’un procès intenté via un tribunal États-unien. Après de nombreuses tentatives de fermer le portail web de Respublika, les procédures judiciaires visent à présent à fournir au gouvernement des données concernant les lecteurs et les participants de la page Facebook de Respublika.

Marju Lauristin, eurodéputée et viceprésidente du Groupe S&D, a déclaré ceci :

« Nous autres parlementaires ne pouvons pas observer passivement la suppression agressive de la liberté d'expression de journalistes et de personnes ordinaires au Kazakhstan. La tentative d’y impliquer un tribunal États-unien est extrêmement inquiétante. Outre Nakanune et Respublika, il existe plusieurs autres cas de répression brutale de la liberté d'expression par les autorités kazakhes, même dans les médias sociaux, comme c’est le cas du blogueur et opposant politique, Muratbek Ketebayev. Dans ces conditions et étant donné que l’accord de partenariat et de coopération renforcés doit encore être ratifié par les parlements nationaux des États membres, il faut veiller à ce que le Kazakhstan mette en œuvre les recommandations de l’UE en matière de protection de la liberté d'expression. En particulier, les procédures judiciaires contre les journalistes et les blogueurs doivent être immédiatement levées. Il faut une réponse européenne à la violation de droits et de valeurs si fondamentales et qui revêtent une telle importance à nos yeux. »