Les S&D jugent « inacceptable » la proposition de renouvellement des défenses commerciales de l’UE, avancée par le Conseil.
 
Les Socialistes & Démocrates au Parlement européen demandent depuis des mois la réforme urgente des instruments de défense commerciale (IDC) de l’UE. Toutefois, la décision prise en la matière par les représentants des États membres, ce 13 décembre, reste très en-dessous des attentes.
 
En conséquence, les S&D regrettent que les États membres aient perdu un temps précieux, et qu’ils aient manqué l’occasion d’avancer une législation forte pour défendre les entreprises et les emplois de l’UE contre la concurrence déloyale. Cette absence d’ambition de la part des États membres a pour conséquence la perspective d’un processus de négociation dur avec le Parlement européen, où le Groupe S&D ne peut pas céder et ne cèdera pas.
 
Alessia Mosca, eurodéputée et porteparole S&D pour les IDC, a déclaré ceci :

« Le Conseil s’est enfin mis d’accord sur une position concernant la modernisation des IDC. Attendue depuis longtemps, cette décision pouvait contribuer à l’équité des règles du jeu mondiales, afin de mieux protéger les intérêts des industries européennes. »
« Toutefois et à notre profond regret, nous notons que quasiment aucun point avancé en première lecture par le Parlement européen dès 2014 n’a été retenu. En conséquence, il faudra travailler dur pour protéger authentiquement les industries et les travailleurs européens. »

« Déjà aux avant-postes en première lecture, le Groupe S&D fera tout ce qui est en son pouvoir pour modifier la proposition. Voici les principaux obstacles qui s’opposent à l’évolution positive du dossier : un processus insatisfaisant et excessivement compliqué pour les exceptions à la règle du droit moindre* ; une clause de transport plus longue, l’absence de toute mitigation concernant la restitution des droits et l’insuffisance de la prise en compte des besoins spécifiques des PME. »

« Dans ces conditions, nous sommes prêts à travailler soigneusement sur ce dossier, conjointement avec les autres groupes, afin de définir une position forte du Parlement européen. »

David Martin, eurodéputé et porteparole S&D pour le commerce, a ajouté ce qui suit :

« Après des années de pression exercée par les eurodéputés S&D, les gouvernements de l’UE ont enfin réalisé un compromis concernant la modernisation de nos instruments de défense commerciale. Toutefois, il ne s’agit pas du cadeau de Noël précoce attendu par les travailleurs de la sidérurgie et d’autres industries manufacturières. En effet, la proposition semble gravement affaiblie, et l’étroitesse des exceptions à la règle du droit moindre est un sujet d’inquiétude particulier. »
 
« S’il est bien que la discussion puisse enfin passer à l’étape suivante, il est clair, par ailleurs, que ce compromis reste bien en-deçà de nos attentes. Plus important, il ne répond pas à la nécessité de protéger le secteur manufacturier vital pour l’Europe, et ceux qui y travaillent. »
 
* Note aux rédacteurs :

Dans un régime de la règle du droit moindre, les autorités imposent des droits à l'importation inférieurs à la marge de dumping, si ce droit suffit à faire disparaître le dommage. Ce n’est pas une obligation imposée par l’Organisation mondiale du commerce.