Pour les Socialistes & Démocrates au Parlement européen, le deuxième ensemble de propositions relatif au train de mesures Mobilité, présenté ce 8 novembre par la Commission européenne, manque d’ambition sur le plan des objectifs de réduction du C02 émis par les voitures et véhicules utilitaires légers.

En effet, l’objectif de réduction pour les voitures privées – autos et véhicules utilitaires légers – prévu par le nouveau plan est de 15 % à l’horizon 2025 et de 30 % à l’horizon 2030, par rapport aux niveaux de 2021.

 

Kathleen Van Brempt, eurodéputée et viceprésidente S&D chargée de la durabilité, a déclaré ceci :

« Les objectifs de 15 % à l’horizon 2025 et 30 % à l’horizon 2030 sont absolument inacceptables. En effet, le Parlement européen recommandait dès 2013 l’application d’une plage indicative de 68 à 78 g/km dès 2025, ce qui correspond déjà à une réduction de 30 %. Avec la proposition de la Commission, cette réduction ne sera réalisée que cinq ans plus tard. »

« Or, si nous voulons rester sur une trajectoire réaliste de décarbonation de notre économie à l’horizon 2050, l’objectif minimum pour 2030 doit s’élever à 40 %, avec un objectif intermédiaire obligatoire pour 2025. La croissance du volume du transport rend cette approche d’autant plus nécessaire. »

« Malheureusement, la Commission lance sa proposition pendant une semaine cruciale. En effet, une rencontre mondiale a lieu à Bonn, pour discuter de la mise en œuvre des engagements pris à Paris, il y a deux ans. Or, nous devrions donner l’exemple en la matière. Mais en l’absence d’objectifs ambitieux en matière de réduction des émissions de C02 à l’horizon 2025 et 2030, les États membres auront beaucoup plus de difficultés à atteindre leurs objectifs individuels pour 2030, convenus dans le cadre du règlement sur la répartition de l’effort, et l’UE à réaliser ses objectifs climatiques. »

« Pourtant, le scandale du Dieselgate aurait dû nous enseigner la nécessité de définir une trajectoire précise, adossée à des incitants à l'investissement, à la transformation et au nettoyage des flottes automobiles actuelles et futures, plutôt que de nous contenter de normes inférieures. »

« Par ailleurs, nous sommes déçus que les spécifications pour les véhicules à émission zéro (VEZ) n’exigent pas un pourcentage minimum de voitures VEZ. Alors que ce pourcentage était prévu dans le système de quotas à croissance graduelle, proposé par la commission parlementaire d’enquête sur les mesures des émissions dans le secteur de l'automobile. Au lieu d’un système de quotas, nous aurons une sorte d'objectif VEZ indicatif, associé à un système de bonus pour les constructeurs automobiles qui le dépasseraient. Or, l’absence de certitude sur la part minimum des VEZ sape la sécurité des investissements dans la chaîne de valeur des batteries. »

« Dans le même esprit, lorsque la question sera débattue au Parlement européen, notre Groupe se battra de toutes ses forces pour saisir cette occasion offerte à l’Europe et ses industries d’accomplir un grand bond en avant dans l’actuelle course à l’électrification. Cela permettrait à l’UE de rattraper la Chine et la Californie, qui ont déjà institué des quotas ambitieux pour les VEZ. En effet, c’est cela la bonne piste pour progresser : la compétitivité fondée sur l’innovation. »

Eurodéputés impliqués
Cheffe de délégation
Membre
Belgique