Ce 31 mai, les eurodéputés S&D ont salué les propositions avancées par la Commission européenne en matière de réforme de la zone euro. Dans cet esprit, ils ont exhorté les États membres de l’UE à entreprendre cette réforme sans délai.

 

Par ailleurs, le Groupe S&D a publié une contribution qui définit les priorités clés d’une telle réforme : dimension sociale affirmée, budget propre, stratégie d'investissement durable ambitieuse et achèvement de l'union des marchés des capitaux et de l’union bancaire. Dans tous les cas, les réformes devraient s’adosser au renforcement du rôle du Parlement européen et des parlements nationaux, ainsi qu’à la nomination d’un viceprésident de la Commission au poste ministre des Finances de la zone euro.

 

Udo Bullmann, eurodéputé et viceprésident du Groupe S&D responsable du modèle économique et social, a déclaré ceci :

« La Commission a accompli un excellent travail d’analyse des faiblesses de l’union monétaire et économique. Elle en a tiré des conclusions convaincantes, qui doivent se traduire en actions. De plus, nous saluons le fait que la Commission semble avoir compris que les inégalités et la divergence sociale déchirent la zone euro. Or, si ces préoccupations sociales étaient balayées d'un revers de la main et si on se focalisait sur les seuls aspects budgétaires et monétaires, cela condamnerait d’office à l’échec toute révision de l’eurozone. En conséquence, nous sommes heureux que la Commission ait évité cette erreur et propose une approche viable et équilibrée de la réforme de la zone euro. »

« En effet, les années d’austérité aveugle ont produit désillusions et méfiance. Pour regagner la confiance des citoyens, nous devons renforcer et rendre plus résiliente l’union monétaire et économique. La zone euro doit se montrer beaucoup plus efficace dans la réalisation de l'objectif d'un plein emploi de qualité à travers toute l'Union. »

« Ceci doit s’accompagner d’un changement d’état d’esprit. En effet, ces dernières années l’Europe a été perçue comme un croquemitaine qui distribue les mauvais points aux vilains enfants. Pour combattre cette perception, l’euro doit tenir sa promesse d’amélioration de la vie des gens, en encourageant la croissance durable et la convergence sociale ascendante. Or, les propositions présentées aujourd’hui par la Commission ont le potentiel de répondre aux attentes des citoyens. »

« À présent, il appartient aux États membres de répondre à l’appel. En conséquence, nous exhortons ceux-ci à prendre leurs responsabilités et à compléter l'UME en la dotant des compétences politiques sociales, fiscales et budgétaires requises. »

« En effet, l’autosatisfaction n’est pas de mise alors que le populisme monte en puissance sur les deux rives de l’Atlantique. »

 

 

 

Pervenche Berès, eurodéputée et porteparole du Groupe S&D pour les affaires économiques et monétaires, a ajouté ceci :

« Nous sommes heureux que la Commission européenne soutienne l’appel du Parlement européen en faveur d’un budget de la zone euro. Il s’agit d’une des réformes clés nécessaires pour stabiliser la zone euro dans la durée. Toutefois, la zone euro doit être fixée maintenant sur ce sujet, elle ne peut se permettre d’attendre 2019 pour se réformer. »

« La capacité budgétaire est nécessaire pour renforcer l’incitation à la convergence entre membres de la zone euro, sans mesures punitives, et pour contrer les chocs économiques asymétriques ou symétriques. En effet, la transformation du mécanisme européen de stabilité en Fonds monétaire européen serait insuffisant, à cet égard. »

« Par ailleurs, tout approfondissement de l’UME doit aller de pair avec un affermissement des contrôles démocratiques. À cet effet, il faut renforcer le rôle du Parlement européen et des parlements nationaux. »

« À l’instar de la Commission, nous pensons qu’il faut fusionner les postes de président de l’Eurogroupe et de commissaire aux Affaires économiques et financières, sur le modèle de la Haute Représentante pour les Affaires étrangères et la politique de Sécurité. »

« Dans cette optique, la personne en question devra rendre compte démocratiquement et assumer la responsabilité de la capacité budgétaire. Voilà comment nous pouvons avancer. »

 

Voici les priorités clés du Groupe S&D en matière de réforme de l’UME :

 

  • Mise en place d’un nouveau cadre politique, adossé à un train de mesures révisées pour gouverner les déséquilibres macroéconomiques et macrosociaux, ainsi que la surveillance budgétaire. Il s'agit de répondre aux multiples défis inhérents à la réalisation d’un plein emploi de qualité, de la cohésion sociale et économique, d’une fiscalité efficace, équitable et judicieuse, ainsi que de la durabilité environnementale.
  • Adoption d’un code de convergence dans le cadre de la procédure législative ordinaire, valable pour une période de cinq ans, et destiné à guider la zone euro vers l’approfondissement de sa convergence économique, sociale et environnementale et à renforcer la durabilité et la cohésion de l'Europe.
  • Élaboration d’un nouveau calendrier de réformes orientées avenir, qui considèrent comme indivisibles et égales les dimensions économiques, environnementales et sociales du développement durable.
  • Mise en œuvre d’une stratégie d'investissement ambitieuse, globale et durable, qui combine les instruments et ressources actuels avec de nouveaux.
  • Mise en place d’une capacité budgétaire, pour soutenir la convergence ascendante et contrer les chocs économiques asymétriques et symétriques.
  • Achèvement de l’union bancaire, accompagné du soutien à la remise en ordre rapide des bilans bancaires afin d’améliorer les perspectives de croissance ; d’un système crédible d’assurance européenne des dépôts ; ainsi que d’un filet commun de sécurité financière pour le fonds de résolution unique.
  • Renforcement de l'appropriation, de la légitimité, de la responsabilité et du contrôle démocratiques, fondés sur la méthode communautaire et sur le renforcement significatif du rôle du Parlement européen à l’échelle européenne et des parlements nationaux à l’échelle des États membres.
  • Amélioration du processus du Semestre européen, y compris une formalisation de l’orientation budgétaire globale de la zone euro, en tant qu’outil clé de la formulation et de la mise en œuvre des politiques dans toute l’UME.
  • Mise en place d’une assiette commune consolidée pour l'impôt sur les sociétés, pour faire en sorte que les bénéfices soient imposés là où se crée la valeur économique, et pour disposer d’un système d'impôt sur les sociétés plus équitable et commun à l’Europe.

 

Lire le texte complet des priorités S&D en matière d'approfondissement de l'union monétaire et économique (EN)

 

Eurodéputés impliqués
Coordinateur
Allemagne