Ce 8 mars, le Parlement européen organisait une discussion au sujet de la situation en Syrie.

Victor Boştinaru, eurodéputé et viceprésident S&D pour les affaires étrangères, l’a commentée comme suit :

« Le cessez-le-feu fragile instauré en Syrie, la semaine passée, continue à tenir dans la plupart des régions du pays, en dépit de violations sporadiques. Ces dix derniers jours ont été parmi les plus calmes que la plupart des Syriens ont connu en cinq ans. En conséquence, il faut préserver le cessez-le-feu par tous les moyens ! Dans ce pays déchiré par la guerre, cela pourrait contribuer à mettre sur orbite les négociations de paix, et permettre aux négociations internationales de reprendre rapidement. »

« En effet, il n’y a pas d’alternative à une solution politique. Il faut une volonté politique forte  pour la réaliser. Une solution politique en Syrie permettra à la communauté internationale de se concentrer sur les choses importantes. Il s’agit de combattre Daesh et tous les autres groupes terroristes, d’empêcher ceux-ci de se propager et de provoquer encore plus de guerres et de souffrances dans toute la région. Trouver une solution en Syrie permettra aux Syriens de rester chez eux et de ne pas continuer à risquer leurs vies en fuyant pour l’Europe ou d’autres endroits. »

« Dans cette optique, la participation de l’opposition syrienne modérée aux négociations internationales est essentielle et doit être garantie. En conséquence, nous condamnons toute action menée contre l'opposition syrienne modérée et contre la ville d'Alep. En effet, ces interventions sont susceptibles de saper le cessez-le-feu et les négociations internationales. »

« La baisse de la violence a également permis l’envoi de convois d’aide humanitaire aux populations dans le besoin. Or, cette aide doit se poursuivre et le gouvernement syrien doit collaborer à cet effet et continuer à la faciliter. Il va sans dire que sans résultats dans les négociations, la crise humanitaire se poursuivra. »

« Les démarcations entre les différents conflits qui se déroulent en Syrie sont souvent vagues ; ces conflits se recouvrent à des degrés divers. Dans ce contexte, il est important que toutes les parties, Turquie et Russie incluses, respectent la résolution 2254 votée en 2015 par le Conseil de sécurité de l’ONU : il s’agit de combattre les groupes terroristes et de créer les conditions d’une solution pour la Syrie. »

Richard Howitt, eurodéputé et coordinateur du Groupe S&D pour les affaires étrangères, président du groupe de travail du PE pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, a ajouté ceci :

« Pendant trop longtemps, lorsque nous débattions au sujet de la Syrie, le désespoir était la seule perspective. Avant la semaine passée, les sceptiques annonçaient une fois de plus que le cessez-le-feu ne tiendrait pas et que l’aide humanitaire n’arriverait pas à bon port. Or, heureusement et malgré des incidents, les événements ont donné tort aux sceptiques. »

« Dans ces conditions, notre tâche politique de cette semaine et des semaines prochaines consiste à continuer à apporter de l’espoir à la place du désespoir. Il faut poursuivre les négociations internationales, susceptibles de transformer un cessez-le-feu temporaire en paix permanente. »