La Commission européenne a présenté ce 9 novembre son paquet élargissement.

Kati Piri, eurodéputée S&D et rapporteuse du PE pour la Turquie, a commenté ce paquet comme suit :

« Le rapport annuel de la Commission européenne concernant la Turquie reflète la situation désastreuse de l’État de droit dans le pays et les graves revers qu’il subit. En effet, ces trois dernières années la Turquie s’est de plus en plus éloignée des valeurs européennes comme le respect des droits de l'homme et la liberté des médias. Si la tentative haineuse de coup d’État du 15 juillet doit être fermement condamnée et ses auteurs doivent être traduits en justice, nous constatons que l’état d'urgence sert d'excuse à la poursuite de la suppression des dernières voix critiques. »

« En effet, tous les organes de presse critiques ont été fermés, au point où la Turquie est une fois de plus le premier geôlier mondial de journalistes. En outre, plus de 100 000 personnes ont été démises de leur fonction, 35 000 sont arrêtées dans le mépris du droit, dont un tiers de l’ensemble des juges et procureurs ; des maires élus sont remplacés par des affidés nommés ; et dix membres du parlement ont été emprisonnés pour avoir usé de leur liberté d'expression. »

« Bien que le Groupe S&D reste partisan d’un ancrage de la Turquie à l’UE, nous pensons également que l’Union doit tirer des conséquences politiques de la situation actuelle. Car avec ses actions, le gouvernement d’Ankara se ferme les portes de l’Union européenne. En réaction, l'UE doit immédiatement geler les négociations d’adhésion avec la Turquie, jusqu’à ce que le gouvernement de ce pays reprenne la voie du respect de l’État de droit et des droits de l'homme. »