Le Parlement panafricain (PAP) et le Parlement européen ont organisé un sommet à la veille de celui de l’Union africaine et de l’Union européenne. Une forte délégation S&D participait à ce sommet interparlementaire. Ce 28 novembre, celui-ci adoptait un appel à la réaffirmation des rôles à jouer par les parlements nationaux et transnationaux et les assemblées parlementaires, dans le cadre du processus démocratique et du renouvellement de la coopération entre l’UE et l’Afrique.

Gianni Pittella, eurodéputé et président du Groupe S&D, a déclaré ce qui suit :

« Le sommet du Parlement panafricain et du Parlement européen a adopté un appel qui place les parlements des deux continents au cœur des relations entre l’Afrique et l’Union européenne. En effet, les chefs d'État et de gouvernement d’Afrique et d’Europe doivent écouter la voix des populations, et en particulier celle des jeunes et des femmes. Celles-ci demandent des propositions concrètes de la part du sommet et non de vagues déclarations et promesses. »

« L’UE et l’Afrique doivent approfondir leur partenariat et leur coopération. Elles doivent mettre en œuvre un processus ouvert, transparent, inclusif et orienté avenir, fondé sur des valeurs partagées internationalement. Il s'agit de réaliser la paix, la stabilité, la démocratie et la prospérité sur les deux continents. »

« Dans cet esprit, nous appelons l’UA et l’UE à s’occuper de la situation intenable des réfugiés en Libye. Il faut mettre fin aux traitements inhumains dans les camps et à tous les cas d’esclavage. Cependant, aucune stratégie à court terme pour l’Afrique, fondée sur une approche purement sécuritaire, ne pourra résoudre les causes fondamentales des flux irréguliers de migrants. »

« En premier lieu, les États membres de l’UA et de l’UE doivent assurer la sécurité, la légalité et le caractère volontaire de tout mouvement migratoire. Ensuite, pour s’attaquer aux racines de la migration il faut des investissements conjoints et massifs. Il s’agit de réduire la pauvreté, de créer des emplois décents, et de mobiliser, de manière durable, le potentiel d’entreprise des gens en général et des jeunes et des femmes en particulier. Il faut soutenir le développement de PME et le processus d’intégration continental. Cela implique, notamment, l’accélération du développement des infrastructures, de l’énergie, de l’industrialisation et de l’investissement—comme prévu, par exemple, par le plan d’investissement extérieur de l'UE pour l’Afrique. »

« Par ailleurs, la prospérité du continent africain dépend de la présence d’un environnement pacifique et sûr, de la hausse des investissements dans les secteurs de l’éducation et de la santé, de l’application complète de l’accord de Paris sur le changement climatique. Cette prospérité dépend de la réalisation d’accords de commerce équitables, d’une bonne gouvernance, de processus électoraux transparents ainsi que de la protection des droits fondamentaux. Pour assurer la réussite de ce sommet, les dirigeants africains et européens doivent s'engager résolument sur ces différents objectifs, dans le cadre général des ODD. »

 

Cecile Kyenge, eurodéputée et négociatrice S&D au sommet PAP-PE, viceprésidente de l’Assemblée parlementaire conjointe ACP-UE, a ajouté ce qui suit :

« Ce sommet revêt une importance stratégique aux yeux de notre groupe politique. En effet, la plupart des priorités de la déclaration des jeunes, élaborée lors de la Semaine africaine 2017 du Groupe S&D et entérinée par celui-ci, ont été intégrées au texte final de l’appel aux chefs d’État. Il s’agit de changer le paradigme fondateur de notre partenariat : la migration doit être sûre, légale et volontaire. Par ailleurs, nous devons reconnaitre le rôle exceptionnel joué par la diaspora dans la promotion de la paix, de la démocratie et de la bonne gouvernance. »

« Il faut renforcer le dialogue politique à travers les relations interparlementaires, qui doivent être inclusives et orientées vers la pluralité des parties prenantes. Notre partenariat doit être guidé par la volonté de mettre en place de nouveaux flux économiques, de faire évoluer les interactions stratégiques avec les parties prenantes et d'assurer la participation des femmes, des jeunes et de la société civile. »