Ce 18 juin, le Parlement européen adoptera la première norme mondiale relative à la durabilité des produits financiers. Ce système de classification unifié – ou taxonomie – définit des critères harmonisés pour établir si une activité économique est environnementalement durable. Cela constitue le troisième pilier, vital, du train de mesures relatif à la finance durable.

Les négociations ont permis aux Socialistes & Démocrates à intégrer aux critères des protections sociales fortes. Il s’agissait de veiller à ce que les activités environnementalement durables ne se fassent pas au détriment de principes sociaux comme les droits humains, les droits des employés ou l’égalité des sexes. De la sorte, cette taxonomie constitue un instrument crucial pour assurer une transition juste vers une économie durable qui ne laisse personne sur la touche. »

Paul Tang, eurodéputé et négociateur S&D de la taxonomie, a ajouté ce qui suit :

« Cette première mesure étalon mondiale pour les investissements privés libérera des milliards d’euros pour la lutte contre l’urgence climatique. Il s’agit donc d’un élément clé de la réalisation du Green Deal européen.  Car nous ne pouvons laisser l’industrie financière se cacher derrière l’écoblanchiment.  Le monde a besoin d’un vrai changement, soutenu par de l’argent réel. En conséquence, nous nous sommes battus pour une taxonomie stricte, factuelle et applicable à un maximum de produits financiers et d’acteurs économiques. »

« En raison de l’intégration du principe de non-malfaisance significative, les produits ne seront réputés durables qu’à condition de ne pas nuire à des aspects sociaux comme l’égalité, la cohésion sociale, l’intégration sociale et les bonnes relations au travail. Prenons un exemple concret : une voiture électrique dont la batterie est produite par le travail des enfants n’aura pas le label durable. »

« Nous avons également réussi à accroître considérablement les obligations des entreprises. Celles-ci, et les banques, devront déclarer la part de leur chiffre d’affaires global qui dérive d’activités environnementalement durables, ainsi que le montant de leurs investissements dans la durabilité. Celle-ci ne pourra plus être une préoccupation marginale mais devra constituer le cœur des business plans des entreprises. »

« Notre but est de mettre l’argent au service des gens et de la planète. L’accord réalisé aujourd’hui est un grand pas vers une Europe durable, qui ne laisse personne sur la touche. »

Simon Bonafè, eurodéputée et négociatrice S&D de la taxonomie, a précisé les points suivants :

« Pour combattre l’urgence climatique, l’Europe doit au moins investir chaque année 180 milliards d’euros additionnels dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. En conséquence et si nous voulons bâtir un avenir durable, nous devons mobiliser l’argent privé dans la lutte contre l’urgence climatique. »

« Je suis fière que nous ayons réussi à faire en sorte que des activités impliquant des carburants fossiles solides ne puissent jamais obtenir le label durable, et que nous ayons inclus des sauvegardes concernant les déchets. En effet, aucune activité économique ne sera réputée environnementalement durable si, à long terme, ses déchets sont susceptibles de nuire significativement à l’environnement. »

« L’ensemble des critères de dépistage et de seuils, destinés à établir le caractère durable des activités économiques, sera défini et approuvé sous le contrôle du Parlement européen. De la sorte, celui-ci pourra dire son dernier mot. De plus, une clause de révision forte oblige la Commission à étendre à l’avenir cette taxonomie. »

Note aux rédacteurs : En quoi consiste cette taxonomie ?

Élaborée par un groupe d’experts désignés par la Commission, la taxonomie a été ensuite considérablement améliorée par le Parlement au cours des négociations en trilogue. Ce système vise à déterminer dans quelle mesure les différentes activités sont respectueuses de l'environnement, et à canaliser plus d’investissements vers des activités économiques durables. Pour être qualifiés de durables, les activités économiques doivent contribuer de manière significative à la réalisation des objectifs environnementaux de l’UE, tout en évitant de nuire significativement aux autres objectifs.

Le vote d’aujourd’hui est unique et porte sur l’accord réalisé en trilogue.

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