Ce 28 mars, le Groupe PPE et les libéraux demandaient l’adoption d’une résolution qui ouvre la voie à l’usage de la force ou à une intervention armée au Venezuela, et qui remet en cause toute médiation en faveur d’une solution pacifique et démocratique. Cette résolution est en contradiction flagrante avec le Service européen pour l'action extérieure et avec les résolutions adoptées précédemment par le Parlement européen à ce sujet.

Le Groupe S&D avait voté en faveur des précédentes résolutions parlementaires qui dénonçaient les abus de pouvoir et demandaient des élections propres. Il soutient les efforts déployés actuellement par la Haute Représentante de l’UE, Federica Mogherini. Dans cette optique, le Groupe a opté, ce 28 mars, pour le maintien de la ligne officielle de l’UE, fondée sur le rejet de tout usage de la force et de toute intervention armée pour résoudre la crise difficile au Venezuela. De même, le Groupe S&D a critiqué l’exploitation partisane et électorale de la crise vénézuélienne par certains membres du PE.

 

Ramón Jáuregui, eurodéputé S&D et coprésident de l’Assemblée parlementaire UE-Amérique latine (EUROLAT), a déclaré ceci :

« La position des Groupes PPE et ADLE est irresponsable. Nous continuons à soutenir le Service européen pour l'action extérieure et le Groupe de contact, auquel participent une majorité de pays européens. L’aile droite du PE nie une évidence : le Groupe de contact européen, appuyé par quelques pays de la région, est la seule instance internationale à s’adresser ces jours-ci tant au gouvernement qu’à l’opposition. Son but consiste à favoriser un changement de régime et l’organisation de nouvelles élections. L’hostilité envers toute médiation est aussi stupide qu’incohérente. »

« Nous restons sur la position de l’UE qui favorise une solution politique, démocratique et pacifique, seule voie de sortie de cette crise. »

« Nous regrettons aussi le rejet d’un amendement introduit par notre Groupe, qui demandait explicitement l’inclusion à la résolution d’un paragraphe rejetant catégoriquement toute intervention militaire ou usage de la force dans la crise vénézuélienne. Toute spéculation ou stratégie qui intègre une intervention militaire ne peut que générer une escalade de la violence dans le pays, et ne peut qu’avoir des effets désastreux pour toute la région. »