Ce 30 juin se déroule à Bruxelles une conférence entre l’UE et l’ONU au sujet de la Syrie. Les Socialistes & Démocrates exhortent les États membres de l’UE à prendre des engagements ambitieux d'aide humanitaire impartiale. Les agences de l’ONU et les organisations de la société civile doivent veiller à ce que cette aide parvienne aux populations syriennes dans le besoin. Parallèlement, le Groupe S&D réaffirme que le processus politique sous l’égide de l’ONU, avec inclusion significative de tous les segments de la population, constitue la seule manière de terminer cette guerre de dix ans. Dès la conclusion d’une transition politique sur cette base, mais pas avant, une vraie reconstruction pourra démarrer.

Kati Piri, viceprésidente S&D pour les affaires étrangères, a déclaré ceci :

« Même si la Syrie ne fait plus la une des nouvelles, le conflit est loin d’être terminé. La situation de millions de Syriens déplacés à l’intérieur ou l’extérieur des frontières ne s’est guère améliorée. À l’heure actuelle, on compte 9,3 millions de Syriens victimes d’insécurité alimentaire grave, en raison de la pandémie de COVID-19 et de l’effondrement économique du pays. »

« Dans ces conditions, nous saluons la conférence de Bruxelles. Nous demandons aux États membres de l’UE d’intensifier leur soutien financier tant aux Syriens de l’intérieur qu’à ceux qui ont trouvé refuge dans les pays voisins, à savoir le Liban, la Jordanie, la Turquie, l’Égypte et l’Irak. Toute aide humanitaire doit être apportée de manière neutre, impartiale et indépendante de l’entité qui contrôle le territoire destinataire. De même, il faut appliquer des lignes directrices strictes aux régions tenues par le régime. Dans cet esprit, nous exhortons le Conseil de sécurité de l'ONU, et la Russie et la Chine en particulier, d’assurer l’ouverture ou la réouverture des quatre passages frontaliers, à des fins humanitaires. »

« Cependant, l’aide humanitaire ne suffit pas. J’espère que la conférence sera l’occasion de relancer le processus dirigé par l’ONU, et de mettre en place une solution politique pour la Syrie. Le régime d’Assad et ses soutiens extérieurs, l’Iran et la Russie, ont commis des violations flagrantes du droit international et humanitaire et des droits humains ; ils ont ciblé délibérément des installations et des acteurs de l’éducation, des soins de santé et de l’humanitaire. Il ne faut pas leur permettre de décider de l’avenir du pays. La Turquie doit annuler son occupation militaire de fait, illégale, du Nord de la Syrie. La seule manière pour ce pays de trouver une stabilité à long terme consiste à établir un gouvernement représentatif de la société dans son ensemble, minorité kurde comprise. Une fois décidée cette transition politique sous les auspices de l’ONU, l’UE doit se tenir prête à apporter à la Syrie une aide substantielle et significative pour sa reconstruction. »

Isabel Santos, eurodéputée et rapporteuse fictive S&D pour la Syrie, dirigeante de la délégation du PE aux pays du Machrek, a ajouté ce qui suit :

« Près de 10 années de guerre ont causé 500 000 morts, six millions de réfugiés déplacés hors frontières et six millions déplacés de l’intérieur, tous vivant dans des conditions extrêmement précaires. Pour l’Union européenne, la conférence de Bruxelles doit être l’occasion de démontrer la solidarité de la communauté internationale avec les Syriens. »

« L’UE et ses États membres sont de loin les principaux donateurs. En effet, depuis 2011 ils ont apporté plus de 20 milliards d’euros d’aide humanitaire aux Syriens. Nous ne devons pas être modestes à ce sujet, nous devons l’affirmer haut et fort. Parallèlement, nous devons contrer les campagnes de désinformation étrangères, qui prétendent que les sanctions de l’UE contre le régime d’Assad touchent la population et non celui-ci. »

« L’UE ne doit jamais abandonner ses efforts diplomatiques destinés à mettre fin à la guerre, moyennant un accord durable conforme aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. Le régime d’Assad doit répondre de ses actes. Nous le devons aux victimes des horreurs indicibles qui ont eu lieu durant toutes ces années de guerre. Il faut traduire en justice tous les responsables de crimes de guerre, de violations des droits humains et d’utilisation d’armes de guerre interdites internationalement. »

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