Ce 3 juin, la Commission européenne décidait de classer le COVID-19 dans le groupe 3 des agents biologiques. En réaction, les Socialistes & Démocrates annonçaient leur détermination à constituer au Parlement européen une majorité pour rejeter cette décision de la Commission. Il s’agit d’assurer la mise en place de mesures de sécurité strictes pour protéger les travailleurs.

Agnes Jongerius, eurodéputée et porteparole S&D pour l’emploi, a déclaré ceci :

« Nous nous opposons fermement à la décision de la Commission de classer le COVID-19 en menace de niveau moyen. En effet, le COVID-19 est la menace sanitaire majeure de notre temps. Cela vaut particulièrement pour les travailleurs essentiels de première ligne, comme le personnel infirmier, les employés des commerces d’alimentation, les chauffeurs et nettoyeurs, etc. Toutes ces personnes sont exposées à des risques vitaux et sanitaires majeurs sur leurs lieux de travail. Des milliers sont morts ou tombés malades après avoir contracté le COVID-19, alors que leur travail visait à garder nos familles à l’abri et à maintenir les contacts entre nos communautés. Au moment où des millions de travailleurs vont pouvoir reprendre leur travail, nous devons veiller à leur protection appropriée afin d'éviter une seconde vague. En raison de sa grande vitesse de propagation, le COVID-19 doit être classé dans le groupe 4, le niveau de menace le plus élevé, conformément aux critères précis et contraignants de la directive elle-même – et ce jusqu’à la disponibilité d’un vaccin ou d’un traitement. »

« La décision de la Commission illustre une fois de plus le caractère non-démocratique, opaque et inadapté aux pandémies des procédures définies par la directive relative aux agents biologiques. Il est irresponsable de donner aux États membres cinq mois pour la mise en place de mesures préventives. Aucune information publique n’est disponible sur les experts consultés et leurs raisonnements. Ni les partenaires sociaux ni le Parlement européen n’ont été impliqués dans le processus. Voilà pourquoi nous œuvrons à la constitution d’une alliance, au sein du PE, pour rejeter cette classification du COVID-19 en menace de niveau moyen, et pour réviser la directive dans le sens d’une meilleure adaptation aux pandémies. Le COVID-19 est signal d’alarme, qui nous oblige à intensifier nos efforts relatifs à la santé et la sécurité au travail. Nous avons une dette envers tous les travailleurs qui ont mis en péril leur santé au service des autres, durant cette pandémie ; et cette dette nous oblige à assurer leur sécurité sur leurs lieux de travail. »

Note aux rédacteurs :

La décision de la Commission de classer le COVID-19 parmi les agents biologique du groupe 3 sera soumise ce 11 juin au vote de la commission Emploi du Parlement européen. Celui-ci s’exprimera sur le sujet lors de sa plénière de juin.

La directive en vigueur concernant les agents biologiques date de 2000 et sa dernière révision de 2019. Celle-ci ne devait être transposée que pour novembre 2021. En conséquence, ce texte n'inclut pas le COVID-19. La directive prévoit quatre groupes, du moins dangereux (groupe 1) au plus dangereux (groupe 4). Les critères de classifications sont clairs.

L’article 2 de la directive comprend les définitions suivantes. Groupe 3 : « un agent biologique du groupe 3 peut provoquer une maladie grave chez l'homme et constituer un danger sérieux pour les travailleurs ; il peut présenter un risque de propagation dans la collectivité, mais il existe généralement une prophylaxie ou un traitement efficace ».

Groupe 4 : « un agent biologique du groupe 4 provoque des maladies graves chez l'homme et constitue un danger sérieux pour les travailleurs ; il peut présenter un risque élevé de propagation dans la collectivité; il n'existe généralement pas de prophylaxie ni de traitement efficace ».

Eurodéputés impliqués
Cheffe de délégation
Coordinatrice
Pays-Bas
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