Ce 13 novembre, le Parlement européen devait débattre de l’état d'avancement de l’accord d'association de l’UE avec la Moldavie, et ensuite voter sur ce rapport le jour suivant. Les S&D ont décidé de ne pas appuyer le rapport et de s’abstenir durant le vote. Autant que certains développements en Moldavie nous inquiètent, nous pensons en effet que le texte négocié par les conservateurs est une occasion manquée d’encourager constructivement les changements nécessaires. Au lieu de cela, le rapport prend parti dans la campagne électorale en cours dans le pays, et nous ne voulons pas nous associer à cela.

 

Victor Boștinaru, eurodéputé et viceprésident S&D responsable des affaires étrangères, a déclaré ceci :

« Il faut réfléchir stratégiquement. La Moldavie, au même titre que la Géorgie et l’Ukraine, est un pays clé pour l’UE. Après de nombreuses années d’instabilité et de changements de gouvernement, après le scandale de la disparition d’un milliard de dollars du système bancaire, la Moldavie a enfin atteint un certain niveau de stabilité et de croissance. S’il subsiste de nombreux problèmes, nous ne pouvons pas nous permettre d’abandonner les forces proeuropéennes dans un contexte aussi hautement polarisé. Nous les exhortons plutôt à unir leurs forces en vue des élections et dans l’intérêt de leur pays. »

« Dans ce même ordre d’idées, il aurait fallu reporter le vote de ce rapport, afin de ne pas interférer avec les élections. De toutes façons, le rapport aurait dû montrer comment aller de l'avant de manière constructive. Au lieu de cela, les conservateurs ont utilisé ce rapport pour jouer un jeu politique dangereux, sans comprendre que tenter de gagner en popularité aux dépens de la Moldavie, un pays aussi petit qu’extrêmement significatif, est un pari très risqué. »

« En effet, la Russie considère la Moldavie comme un champ de bataille clé. Elle y conduit quotidiennement une guerre de propagande et hybride pour s’approprier le pays par effraction. Nous ne pouvons pas nous permettre de le lui servir sur un plateau d’argent. Dans cette optique, nous continuerons à critiquer les situations inacceptables, comme l’invalidation des élections à la mairie de Chişinău. Mais ce n’est pas en vendant la Moldavie à la Russie qu’on répare les lacunes. »

 

Knut Fleckenstein, eurodéputé et porteparole S&D pour les affaires étrangères, a ajouté ce qui suit :

« Les S&D sont profondément inquiets au sujet des interférences indues du pouvoir judiciaire dans le processus d’élection à la mairie. Nous sommes conscients que le pays a beaucoup de progrès à faire dans les domaines de la démocratie, de l’État de droit et de la lutte contre la corruption. Dans cette optique, nous devons aider et encourager tous les acteurs politiques de Moldavie à prendre les mesures nécessaires pour traiter les problèmes en souffrance et mettre en œuvre complètement l’accord d'association. »

« Toutefois, certaines formulations du rapport constituent une prise de position dans la campagne électorale. Nous ne voulons et ne pouvons pas entériner cela, car nous ne voulons pas devenir partie prenante de la campagne électorale et influencer négativement l’orientation européenne du pays. Nous sommes aux côtés de la population moldave, nous soutenons leur droit à un avenir plus brillant. Dans cette optique, nous appelons le gouvernement et le parlement moldaves à tirer les leçons de leurs erreurs récentes. Ils doivent faire en sorte que les élections législatives de février se déroulent avec toutes les garanties nécessaires. »

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