Des ténors du Groupe des Socialistes & Démocrates au Parlement européen ont exprimé, ce 4 mars, leur soutien à la grève lancée par les pilotes de Norwegian Air Norway (NAN), filiale de Norwegian Air Shuttle, pour protester contre des conditions de travail affligeantes.

La sécurité d'emploi est à la source du conflit. En effet, les pilotes souhaitent que leur contrat d’emploi et leur convention collective soient liés à la compagnie mère, Norwegian Air Shuttle. Tout autre type d’accord ou de contrat signifierait que Norwegian peut à sa guise opter pour différentes agences d'intérimaires pour pilotes. Cela permet à Norwegian de délocaliser les pilotes ou de les remplacer par d’autres, afin d’abaisser les normes qui régissent les conditions de travail auprès de NAN.

À brève échéance, cela provoquerait la détérioration des conditions de travail et à longue échéance, il s’ensuivrait une situation insupportable, où pilotes et personnel de cabine seraient réduits au statut de journaliers.

Jutta Steinruck, eurodéputée et porte-parole S&D pour les affaires sociales et l’emploi, a déclaré ceci :

« Nous soutenons pleinement les pilotes et équipages de cabine de Norwegian qui luttent pour leurs droits, ces derniers jours. Les menaces de licenciement subies par les grévistes constituent une attaque générale contre le droit de grève des travailleurs. »

« La déloyauté de la concurrence n’est pas une loi naturelle car il y a des décisions politiques qui peuvent empêcher cette situation. »

« Nous devons combattre, à l’échelle européenne, le dumping social dans le secteur de l’aviation civile. À cet effet, nous disposons de tout un éventail de moyens – mais nous devons l’utiliser. »

Marita Ulvskog, présidente S&D de la commission Emploi et affaires sociales, a ajouté ceci :

« Pour éviter les pavillons de complaisance, et par principe économique, les sièges statutaires devraient se trouver dans le même État membre. Nous ne pouvons admettre que des compagnies comme Norwegian Air International deviennent le modèle entrepreneurial du secteur, car cela obligerait les compagnies aériennes sérieuses à appliquer des mesures identiques pour rester concurrentielles. »

« Or, une étude récente indique que l'emploi précaire et l’indépendance factice sont devenus la norme. En effet, sur 650 pilotes de Ryanair interviewés, 416 n’étaient pas employés directement mais par le biais d’agences, souvent sous le statut d’indépendant. Cette situation ne peut pas continuer. Non seulement les pilotes ne sont pas couverts par les systèmes de sécurité sociale, mais cela permet aussi aux compagnies de se débarrasser très facilement des gêneurs – comme ceux qui se plaignent de la sécurité ou des conditions de travail. »

« Étant donné ce contexte, nous devons définir une norme minimum en matière d'environnement et de conditions de travail, afin d’éviter la concurrence dans ces domaines, tant en Europe qu’à l’échelle mondiale. »