En fin de journée du 5 mars se tiendra une audition de la commissaire Věra Jourová, en réunion conjointe des commissions Libertés civiles et Affaires économiques et monétaires du PE. À cette occasion, les eurodéputés S&D demanderont l’adoption par l’UE d’une liste ambitieuse de pays tiers qui présentent un risque élevé par rapport au blanchiment d’argent. Cette réunion spéciale a lieu à la demande du Groupe S&D. En effet, les Socialistes & Démocrates s’inquiètent au sujet de l’intention des États membres de l’UE de rejeter la dernière proposition de la Commission, destinée à ajouter onze pays* à cette liste.  

Birgit Sippel, eurodéputée et porteparole S&D à la commission Libertés civiles, a déclaré ceci :

« L’apport du Parlement européen à la cinquième directive relative au blanchiment d’argent a permis à la Commission d'instituer des critères plus robustes qu’avant sur le plan de l’identification des pays à haut risque en la matière. Or, à présent le Conseil remet en question un processus et une décision démocratiques. Cela pose la question de savoir qui le Conseil tente de protéger. De plus, cela envoie un signal terrible aux citoyens européens, qui demandent à l’UE de les protéger contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. »

« En conséquence, nous demandons au Conseil de ne pas s’opposer à la liste proposée par la Commission, mais de lancer plutôt un dialogue avec celle-ci ainsi qu’avec le Parlement européen. » 

Pervenche Berès, eurodéputée et porteparole du Groupe S&D pour les affaires économiques et monétaires, a ajouté ce qui suit :

« Pas plus tard qu’aujourd’hui est apparu un nouveau scandale de blanchiment d’argent, baptisé ‘Troika Laundromat’. Ces scandales montrent qu’un dépistage efficace, robuste et rapide de tous les pays tiers présentant un risque élevé en matière de blanchiment d’argent est indispensable. Au lieu de cela, les premiers résultats obtenus par la Commission européenne sont remis en question par le Conseil, et leur application pourrait être retardée. La liste antiblanchiment de l’UE doit être ambitieuse, comme nous l’avons indiqué en demandant à la Commission de tenir bon et de maintenir l’Arabie saoudite** sur cette liste. Nous demandons l’adoption d’une liste noire forte, afin d’envoyer le bon signal aux citoyens de l’Union et au reste du monde : l’UE ne tolère plus la criminalité financière. »

 

Note aux rédacteurs

La réunion extraordinaire aura lieu ce 5 mars de 18h30 à 19h15 au Parlement européen (local ASP 5G3) et sera transmise en flux direct sur le web.  

* Les onze pays suivants ont été ajoutés par la Commission à la liste du Groupe d’action financière (GAFI) : Afghanistan, Samoa américaines, Guam, Irak, Libye, Nigeria, Panama, Porto Rico, Samoa, Arabie saoudite, Îles Vierges des États-Unis.  

** Lettre à la Commission

 

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