Ce 15 octobre, les ministres européens des Affaires étrangères se sont avérés incapables de s’accorder sur le lancement des négociations d'adhésion avec la Macédoine du Nord et l’Albanie. En conséquence, les Socialistes & Démocrates ont exprimé leur profonde inquiétude. Le Groupe S&D appelle donc les chefs d’État, qui se réuniront ces 16 et 17 octobre pour un sommet à Bruxelles, à prendre leur responsabilité et à agir enfin.

Kati Piri, viceprésidente S&D chargée des affaires étrangères, a déclaré ceci :

« L’incapacité totale affichée hier par le Conseil des affaires générales à prendre une décision concernant la Macédoine du Nord et l’Albanie nous inquiète profondément. Comme la Commission européenne l’a répété à plusieurs reprises, les deux pays ont rempli tous les critères et fait tout ce que nous leur avions demandé. »

« Évidemment, l’évaluation des deux pays est différente. Il s’agit de deux systèmes distincts, opérant dans des contextes politiques et confrontés à des défis différents. Chaque pays doit être jugé objectivement, indépendamment et sur ses mérites propres, en fonction de critères précis et d’une conditionnalité exacte. Cependant, je tiens à souligner qu’il ne s’agit pas ici d’adhésion à l’UE. Le démarrage des négociations d'adhésion dépend d’une évaluation effectuée selon des critères de référence et des résultats précis. »

« La Macédoine du Nord est candidate depuis 14 ans. La Commission européenne estime ce pays prêt depuis 2009 à entrer dans la phase des négociations d’adhésion. Les négociations les plus ardues concernaient son appellation. Elles ont abouti à l’accord de Prespa, qui mettait fin à 27 années de controverses. Aujourd’hui, nous sommes sur le point de nommer un nouveau commissaire à l’Élargissement pour les cinq prochaines années. Si c’est de cette manière que le Conseil tient compte des évaluations et recommandations officielles de la Commission, je suis très inquiète au sujet de l’utilité et de la pertinence politique d’un tel portefeuille et d’un tel exercice. »

« J’appelle l’ensemble des dirigeants du Conseil européen à faire preuve de maturité politique, à prendre leur responsabilité à bras le corps et à enfin donner le feu vert à l’ouverture des négociations d’adhésion. Un nouveau report de cette décision abîmerait l’image et le poids de l’UE dans toute la région des Balkans occidentaux, ainsi que dans l’UE elle-même. »

Tonino Picula, eurodéputé et coordinateur S&D en commission Affaires étrangères, a ajouté ce qui suit :

« Le Groupe S&D a toujours été un partisan farouche de l’élargissement de l’UE aux Balkans occidentaux. En effet, nous pensons que l’UE ne peut que bénéficier de la stabilité et de la prospérité de cette région. »

« La décision de démarrer les négociations avec la Macédoine du Nord et l’Albanie est avant tout une question de crédibilité pour l’UE. Lorsqu’ils se rencontreront cette semaine, les dirigeants doivent envisager les conséquences sur la stabilité des pays des Balkans occidentaux de leur incapacité à s’accorder en la matière. Car ces pays ont réalisé les réformes positives exigées d’eux comme un investissement rationnel, destiné à leur assurer un meilleur avenir. »

« L’histoire de l’UE se confond avec l’histoire de son élargissement, en dépit de tous les défis intérieurs et extérieurs rencontrés. En tant que social-démocrate croate, je réitère notre engagement à rester aux côtés des populations des Balkans occidentaux et à nous battre pour leur assurer un avenir au sein de l'UE. »

Eurodéputés impliqués
Coordinateur
Croatie
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