Le Parlement européen a évoqué, ce 26 octobre, la situation à Mossoul, dans le Nord de l’Irak.

Victor Boştinaru, eurodéputé et viceprésident S&D pour les affaires étrangères, est intervenu comme suit :

« La bataille de Mossoul pourrait aboutir rapidement à une victoire territoriale des forces de la coalition, dirigées par l’Irak. Or, Mossoul est plus qu’un symbole : c’est un pas décisif vers la défaite de Daesh (l’autoproclamé État islamique ou EIIL). »

« Ceci dit, il s’agira vraisemblablement d’une opération de longue durée. Dans cette optique, la protection des civils est notre priorité absolue. Nous devons veiller à ce qu’ils ne soient pas piégés à Mossoul sous un déluge de feu et de bombes, et que Daesh ne les utilise pas comme boucliers humains. Nous devons veiller à ce que sur tous les fronts, les militaires ouvrent des couloirs humanitaires pour les citoyens et personnes déplacées de l’intérieur qui fuient les combats. »

« Dans cette optique, le Groupe S&D appelle toutes les parties à respecter le droit humanitaire international, à respecter les principes de proportionnalité et de distinction, et à prendre toutes les précautions pour réduire au minimum le nombre de victimes et pour protéger des bombardements les civils et les infrastructures civiles (écoles, hôpitaux, …). »

« Par ailleurs, il faut préserver les preuves des crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis par Daesh, afin de pouvoir traduire en justice les auteurs de ces crimes. »

« La reconquête de Mossoul peut devenir synonyme de l’expulsion quasi-totale hors d’Irak du fléau de Daesh. Toutefois, Daesh n’est que le symptôme d’une problématique plus vaste du Moyen-Orient. En effet, tant qu’il n’y aura pas de modus vivendi entre musulmans chiites et sunnites, en Irak et dans le reste de la région, et tant qu’il n’y aura pas de paix en Syrie, le terrorisme subsistera. »

« Dans le même esprit, nous souhaitons exprimer notre total soutien à la souveraineté et l’indépendance de l’Irak, ce qui implique la nécessité d’un plan robuste pour l’après Daesh. Dans ce plan doivent figurer la poursuite de l’aide humanitaire ; le rétablissement de l'État de droit et des services fondamentaux comme les soins de santé, l’électricité et l’enseignement ; des garanties pour le retour et la réintégration en toute sécurité des réfugiés et personnes déplacées de l’intérieur ; la protection des minorités vulnérables ; et la participation politique de toutes les minorités ethniques et religieuses. »

Josef Weidenholzer, eurodéputé et viceprésident S&D, a ajouté ceci :

« Nous avons d’urgence besoin de mesures concrètes de protection des civils, par exemple sous forme de zones de protection et de couloirs humanitaires. »

« De plus, il est impératif de reconnaître les massacres commis et de traduire en justice leurs auteurs. »

« Dans le même esprit, nous sommes fermement convaincus que les négociations concernant l’avenir de Mossoul doivent impliquer toutes les minorités religieuses. »