Dans le cadre du débat consacré en plénière au socle social européen, ce 10 mars, les sociaux-démocrates ont demandé à la Commission un plan d'action plus ambitieux. Ils ont souligné la fenêtre d’opportunité que représentait la présidence portugaise de l’Union, pour insuffler l’élan qu'il mérite au socle social européen.

Iratxe García, présidente du Groupe S&D au Parlement européen, a déclaré ceci :

« Neuf Européens sur dix veulent faire de l’Europe sociale une priorité, alors que l’UE néglige la dimension sociale depuis deux décennies. Les politiques néolibérales et les libertés du marché ont pris le dessus et sapé, de la sorte, les fondements du projet intégrateur de l’UE. Voilà pourquoi nous devons passer à l’acte, maintenant. Dans cette optique, la présidence portugaise et le sommet social de Porto peuvent être un tournant. Il faut que le socle européen des droits sociaux, adopté en 2017, devienne enfin une réalité. C’est aussi un engagement important pris par le premier ministre portugais António Costa. »

« Le commissaire Nicolas Schmit a déposé une bonne proposition, et nous la renforcerons au Parlement européen. »

« En effet, le plan d'action doit être plus résolument lié au Programme 2030 de développement durable de l’ONU, et il doit mieux intégrer les transitions numérique et écologique. Nous ne pouvons réaliser une société plus durable et plus humaine qu’à condition de ne laisser personne sur la touche. »

« Dans cette optique, l’objectif d’extraire 15 millions de personnes du risque de pauvreté est insuffisant. En effet, ces calculs s’appuient sur des données de 2019, et ne tiennent donc même pas compte des effets de la crise du COVID-19. Nous devons être plus ambitieux ! »

« La stratégie pour l’éradication de la pauvreté doit inclure la garantie pour l’enfance, la garantie pour les jeunes et la directive cadre relative aux salaires minimums. La crise laisse de nombreuses personnes sans emploi et sans revenu. En conséquence, il faut d’urgence instaurer un cadre européen pour des systèmes de revenu minimum. »

« Par ailleurs, il faut aussi renforcer la perspective de genre. Car il est impossible de parler de justice alors que les inégalités hommes-femmes persistent. La directive relative à la transparence salariale n’est qu'une mesure isolée, ce qu'il faut, c'est tout un éventail d'actions. »

« Enfin, les gouvernements de l’UE doivent s’engager à mettre en œuvre des plans de progrès social, adossés à des objectifs précis, concrets et exécutoires. Parce qu'une Europe de la solidarité ne se construit pas sur des paroles mais sur des actes concrets, et parce que c’est ce que les citoyens attendent de nous. »

Eurodéputés impliqués
Présidente
Espagne