L’imposition équitable des hommes et des femmes est essentielle pour réaliser l’égalité des sexes et renforcer l’l'emploi et l’indépendance économique des femmes.

Ce 21 novembre, le Groupe S&D votait en faveur d’un rapport conjoint de la commission Affaires économiques et monétaires et de la commission des droits de la femme et de l'égalité des genres. Ce texte concerne l’égalité des sexes et les politiques fiscales au sein de l’UE. Dans ce contexte, les S&D ont exhorté les États membres à lutter contre les préjugés implicites de la fiscalité qui agissent au détriment des femmes, en supprimant la « taxe tampon », en favorisant l’impôt individualisé, en encourageant la recherche dans ce domaine et en développant une approche budgétaire genrée.

Les S&D ont défendu ce rapport progressiste contre les efforts déployés par les conservateurs pour l’édulcorer.

 

Pervenche Berès, eurodéputée et porteparole du Groupe S&D pour les affaires économiques et monétaires, a déclaré ceci :

 

 « Une fois de plus, nous constatons l’obsolescence des systèmes fiscaux en vigueur et leur inadaptation au 21e siècle. Ceux-ci se fondent en effet sur des hypothèses dépassées, par exemple celle qui envisage les hommes comme seuls sources de revenu, et ignorent les conséquences négatives pour les femmes. »

« Pour rectifier ces effets néfastes et inciter les femmes à être présentes sur le marché de l’emploi, l’Union doit réformer les systèmes fiscaux existants. Dans cette optique, nous voulons faire en sorte que les hommes et les femmes soient considérés comme soutiens de famille égaux et comme aidants égaux. Cela contribuera à la réduction de l’écart de pensions élevé entre hommes et femmes. En effet, en moyenne les femmes européennes perçoivent des pensions inférieures de 40 % à celles des hommes. »

« Cependant, nous mettons en garde les États membres contre l’exploitation de la fiscalité individualisée comme prétexte au démantèlement des politiques familiales. En effet, il faut garantir la préservation totale de tous les avantages financiers et autres afférents à la parentalité et inhérents aux systèmes d’imposition conjointe actuels. »

 

Mary Honeyball, eurodéputée et négociatrice S&D en commission des droits de la femme et de l'égalité des genres, a ajouté ce qui suit :

« L’inégalité des sexes est un problème perpétuel de l’UE, aux conséquences de grand portée. En effet, cette situation affecte des millions de jeunes filles et de femmes. Qu’il s’agisse des écarts genrés de salaire et de pension ou de l’imposition des produits sanitaires comme produits de luxe, les femmes sont discriminées et traitées comme des êtres inférieurs. »

« Par ailleurs, l’organisation Plan International UK signale qu’une jeune fille sur dix ne peut se permettre l’achat de produits sanitaires. Car tous les États membres considèrent et taxent comme produits de luxe les produits d’hygiène et de soin féminins, ainsi que les services aux enfants, aux personnes âgées et aux personnes handicapées. »

« Dans ces conditions, prôner le soutien aux valeurs de soins de santé et de droits génésiques est inutile, si celles-ci n’existent que sur papier. Dans cette optique, ce texte incite les États membres à prendre conscience de l’indignité de la précarité menstruelle, tant en théorie qu’en pratique, en prévoyant des fournitures relatives à l’hygiène féminine dans les écoles, universités et refuges pour sans-abris, ainsi que pour des femmes venant de milieux à faible revenu. Il est temps d’éradiquer la précarité menstruelle dans toute l’UE ! »