Ce 12 mars, le Parlement européen a clairement indiqué aux parties combattantes au Soudan du Sud qu’il attendait de leur part des initiatives immédiates pour éviter l’aggravation de la crise humanitaire et pour mettre fin à la pratique horrible de l’enlèvement d’enfants pour en faire des soldats dans cette guerre sanglante. Après plus d’un an de négociations concernant la formation d’un gouvernement de transition et de partage du pouvoir, la date butoir du 10 mars a été dépassée sans accomplissement de progrès significatifs. Or, 1,4 millions de personnes ont été déplacées dans le pays, 500 000 ont fui vers les pays voisins et près de 12 000 enfants ont été recrutés pour combattre avec les groupes armés.

Gianni Pittella, président du Groupe des Socialistes & Démocrates, a commenté comme suit l’adoption de cette résolution, sous l’égide du groupe :

« Aujourd’hui, le Parlement européen s’est résolument élevé contre le conflit intérieur sanglant au Soudan du Sud et contre l’enlèvement d’enfants. L’utilisation par les deux parties d’enfants dans cette guerre constitue un crime absolument odieux. Il n’a aucune excuse. Les responsables de ces crimes doivent être pourchassés et traduits en justice. »

« Nous appelons l’Union européenne à attacher une attention particulière à cette réalité dramatique. L’UE ne doit pas avoir de retenue en la matière. Elle doit envisager sérieusement l’éventualité d’un embargo sur les armes ainsi que des sanctions contre ceux qui alimentent le conflit. Dans le même esprit, nous soutiendrons les efforts déployés par l’Union africaine et la communauté internationale pour trouver une solution à ce conflit qui risque de déstabiliser toute la région. »

« Par ailleurs, notre patience s’épuise par rapport à ces dirigeants du Soudan du Sud qui semblent placer leurs intérêts personnels avant ceux des millions de personnes au bord de la famine, des enfants innocents brutalisés et des centaines de milliers de personnes forcés de fuir leurs foyers. »

« Le massacre doit s’arrêter maintenant. »

L’eurodéputée S&D Ana Gomes a ajouté ceci :

« Il faut mettre en œuvre sans délai la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU qui envisage des sanctions individuelles contre ceux qui font obstruction au processus de paix. Dans cet esprit, nous appelons l’Union africaine à publier le rapport établi par sa commission d’enquête au Soudan du Sud. La population du Soudan du Sud mérite la fin de la guerre et la fin de l’impunité. »