Ce 13 septembre, le Parlement européen a débattu du discours sur l’État de l’Union prononcé devant la plénière strasbourgeoise de cette institution par Jean-Claude Juncker.

Dans ce cadre, le président du Groupe S&D Gianni Pittella a déclaré ceci :

« L’Europe est à la croisée des chemins. Le vent du changement souffle en force dans le sens de la réforme et de l’amélioration de l’Europe, il s’attaque aux remparts de ceux qui ont œuvré au démantèlement de l’Union. Nous devons exploiter cette énergie pour changer radicalement l’Europe et la rapprocher des vrais besoins des gens. »

« En effet, les citoyens européens veulent savoir ce que l’Europe peut faire pour eux. Comment l’Europe peut-elle améliorer les conditions de travail et les salaires ? Comment l'Europe peut-elle aider les jeunes à trouver un travail décent, ou soutenir ceux qui perdent leur emploi ? »

« Dans ces conditions et en tant que Socialistes & Démocrates européens, nous appelons Juncker et la Commission européenne à produire des résultats réels en matière de garantie pour les jeunes et d’une nouvelle garantie pour enfants, ainsi que sur le plan de l’égalité salariale à travail égal. »

« Dans le même esprit, la lutte contre l’évasion et la fraude fiscales doit être la première priorité. Celle-ci doit commencer par les grandes multinationales, qui doivent payer des impôts au même titre que les citoyens de l’UE. Ce paiement doit intervenir au moment où les entreprises réalisent leurs bénéfices, avant de les transférer artificiellement vers des paradis fiscaux. Car ces revenus peuvent contribuer au renforcement des ressources propres du budget de l’UE, qui doit augmenter. »

« Par ailleurs, nous saluons la reconnaissance par Juncker de l’égalité entre États membres de l’UE. En effet, l’option d’une Europe à plusieurs vitesses n’est pas soutenable ! Donnons à la zone euro un authentique ministre des Finances, responsable devant le Parlement européen, doté d’une capacité budgétaire appropriée et destinée à la croissance et au développement. Mais ce dont l’Europe n’a certainement pas besoin, c’est d’un chien de garde comme la troïka. »

« En matière de crise migratoire, les citoyens attendent de nous une véritable approche européenne. Dans cette optique, nous devons considérer l’Afrique non seulement comme un continent à problèmes, mais aussi comme un espace d’opportunités à développer et à soutenir par un authentique partenariat. Cette nouvelle approche doit être orientée gens en général et enfants non accompagnés en particulier, au lieu de considérer ceux-ci sous l’angle froid des statistiques. Dans le même esprit, il faut mettre en place des canaux légaux d’immigration, afin de s’attaquer à l’immigration illégale et à la traite des êtres humains. Enfin, mon Groupe ne soutiendra jamais une réforme de Dublin qui ne supprime pas le principe du premier pays d’arrivée. »

« Concernant la démocratie et de l’État de droit, les gens demandent le respect de ces principes, pas leur mise en cause par la Hongrie et la Pologne. Nous saluons les paroles de Juncker à ce sujet et nous appelons la Commission à agir en conséquence, le cas échéant. En effet, les jugements de la CJE doivent être respectés et appliqués. »

« Dernier point et non des moindres : la révision de la gouvernance de l’UE. Le vrai problème, à cet égard, est le poids écrasant du Conseil et l’usage préjudiciable du système de vote à l’unanimité. Brisons ce tabou ! Il faut revoir le rôle dominant du Conseil, et augmenter l’usage du vote majoritaire. Seule une vraie démocratisation de l’équilibre institutionnel, adossée au renforcement du rôle du Parlement européen, rendra l’Europe cabale de répondre aux défis qui l’attendent. »

« Dans ce même esprit, l’élection d’un président unique de la Commission et du Conseil européens, au sein du PE et via le processus des ‘Spitzenkandidaten’, peut contribuer au renforcement de la démocratie et de la transparence dans l’UE. »


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